Amnesty International dit dénoncer la détention « arbitraire » et l’expulsion par les autorités congolaises, de la journaliste Sonia Rolley, correspondante de Reuters à Kinshasa, ce mardi 8 novembre.
Dans une communication faite ce mercredi, l’ONG de défense des droits des journalistes indique que la demande d’accréditation de Sonia Rolley est restée « sans réponse » pendant deux mois.
«Cette décision des autorités illustre le climat dangereux dans lequel évoluent les médias en RDC. Depuis janvier, Journalistes en danger a documenté 124 atteintes à la liberté de la presse, y compris. 1 journaliste tué, 2 kidnappés, 49 menacés et 35 arrêtés,» indique-t-elle.
Amnesty International exhorte les autorités congolaises à « revenir sur leur décision », afin de permettre à Sonia Rolley de continuer à faire son travail.
«Le ministre de la Communication et des Médias Patrick Muyaya devrait tenir sa promesse et créer un environnement propice au travail des journalistes nationaux et internationaux en RDC,» écrit l’ONG internationale, sur Twitter.
Le Bureau Conjoint des Nations-Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH) a également dit être « inquiété » par l’expulsion de la journaliste Sonia Rolley. Invitée à se présenter à la DGM, elle a été brièvement détenue mardi matin, puis conduite « manu militari » à l’aéroport pour quitter le pays.
Selon le BCNUDH, la journaliste disposait pourtant d’un visa de séjour temporaire, en attente de son accréditation. «Le BCNUDH s’inquiète des conditions dans lesquelles cette expulsion a eu lieu et invite les autorités au respect des procédures en vigueur et à la protection des journalistes,» indique-t-il, dans un communiqué.
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Le BCNUDH note également les difficultés rencontrées par d’autres correspondants de la presse étrangère en RDC, pour obtenir ou renouveler leurs accréditations et « exercer leur métier librement ».
Il dit encourager les autorités congolaises à maintenir un environnement « sécurisé et propice » à l’exercice de la liberté d’informer, qui selon le bureau onusien, est essentielle pour une société démocratique.
Museza Cikuru
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