La Dynamique des Femmes pour la Bonne Gouvernance (DYFEGOU) dit constater avec « consternation » que la situation sécuritaire prend une allure inquiétante et se détériore davantage dans plusieurs parties des territoires de Beni [Nord-Kivu] et Djugu en [Ituri]. Selon cette structure, au moins 59 personnes ont été tuées au cours du seul mois de mai 2022, dans ces deux provinces sous état de siège.
Cette structure affirme que le monitoring qu’elle a effectué au mois de mai 2022, l’a permis de documenter plusieurs attaques, incursions, embuscades et enlèvements, orientés contre les populations tant dans la région de Beni [par des ADF] que celle de Djugu [par des miliciens CODECO].
«Les cas les plus saillants sont notamment: Le massacre de 16 personnes dont un militaire, l’incendie de 5 véhicules ACTROS et des maisons des paisibles populations lors de l’incursion des ADF dans la nuit de dimanche 29 à lundi 30 mai 2022 à Bulongo, une commune rurale du secteur de Ruwenzori en territoire de Beni, plus précisément sur la route Beni-Kasindi . Cela aux côtés de 3 personnes portées disparues, 5 autres blessées, au côté des maisons de commerce pillées, parmi lesquelles des officines pharmaceutiques. Le massacre de 37 civils au côté de plusieurs autres portés disparus, des maisons incendiées… Ainsi, pour le seul mois de mai 2022, la sommation de ces pertes humaines fait état 59 personnes atrocement exécutées par les ADF et la milice CODECO,» déplore-t-elle.
Lire aussi: Beni : une nouvelle attaque attribuée aux ADF fait des morts et des dégâts matériels à Bulongo
Cette organisation attire l’attention des autorités sécuritaires sur la similitude de ces tueries avec l’agression du Rwanda dans le Rutshuru et le Nyiragongo, à travers l’activisme du M23.
Pour la DYFEGOU, il est temps que l’identité des auteurs des massacres de ces populations de Beni et de l’Ituri, soit reliée à celle des rebelles du M23.
«La DYFEGOU se dit ainsi profondément préoccupée par la persistance et la poursuite des violences (tueries des civils, kidnappings, pillages des biens, incendies des véhicules, incursions rebelles…) dans la région de Beni et de l’Ituri et de ce fait, elle attire l’attention des autorités sur la similitude de cette criminalité de Beni avec l’agression du Rwanda dans le Rutshuru et le Nyiragongo. La DYFEGOU estime qu’il est grand temps que l’identité des tueurs des populations civiles dans des coins du territoire de Beni et ceux de l’Ituri qui tuent les civils , pillent leurs biens et incendient les véhicules des opérateurs économiques à Beni, à Mambasa, à Irumu, et à Djudgu soit clairement reliée à celle des terroristes du M23,» indique cette déclaration signée par Rose Kahambu, Coordonnatrice de cette structure.
Celle-ci demande aux autorités militaires de mette en œuvre la même mobilisation sur le plan militaire, exactement comme cela a été observé lors des attaques du M23.
Lire aussi: Beni : 21 morts dans une nouvelle attaque des ADF à Beu-Manyama
«Que le gouvernement congolais renforce les FARDC en moyens logistiques et humains pour leur efficacité dans la guerre contre les tueurs (ADF et CODECO) qui déciment des civils innocents à Beni (Nord-Kivu) et dans plusieurs parties de l’Ituri. Qu’en toute urgence, les autorités militaires et politiques mettent en place de nouvelles stratégies pour neutraliser une fois pour toute cette nébuleuse ADF, dès lors que plusieurs éléments prouvent qu’il y a des liens étroits avec le M23. Que les structures sociales économiques, culturelles et politiques (jeunes, femmes, conducteurs de taxi, députés, chefs coutumiers, opérateurs économiques) se mobilisent au maximum pour accompagner l’armée dans la lutte contre les massacres des populations,» déclare-t-elle.
Cette Dynamique des femmes appelle également la communauté internationale à soutenir la RDC, en vue de la traque des ADF et des CODECO, pour mettre fin aux massacres des civils à Beni et en Ituri.