Des journalistes de différents médias de la ville de Bukavu ont été formés sur la couverture médiatique sensible au genre ce vendredi 3 octobre 2023. Cet atelier de formation a été organisé par l’Union Nationale de la Presse du Congo(UNPC) (section du Sud-Kivu) en collaboration avec la Monusco et l’Association des Femmes de Médias (AFEM). Un atelier qui a eu lieu dans une salle de réunion au bureau de la Monusco à Bukavu dans la province du Sud-Kivu.
Dans cette formation, il a été question de rappeler aux journalistes qu’en cette période électorale, l’approche genre doit attirer l’attention des journalistes. Ceci pour permettre aux femmes candidates d’avoir accès aux médias et pouvoir expliquer leurs projets de société et compétir aux élections prochaines au même titre que les hommes.
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Typson Idumbo, Commissaire général à la communication et médias, porte-parole du gouvernement du Sud-Kivu qui a officiellement ouvert cet atelier a insisté sur le rôle des médias en cette période électorale.
Pour lui, les journalistes ont un rôle important pour rendre effective la notion du genre en cette période chaude de la préparation des élections.
Il rappelle que les journalistes doivent mettre en pratique les connaissances acquises dans le but de booster les femmes lors des couvertures médiatiques de la campagne électorale.
« La période électorale est une période vraiment agitée car les politiciens sont à la conquête du pouvoir, ce qui n’a jamais été facile. Des alliances se font et se défont en cette période. Il revient aux journalistes de jouer un grand rôle pour informer les souverains primaires qui sont appelés à trancher le moment venu à travers les urnes. La participation des femmes dans le processus électoral est capitale. Soyez rassurés que nous n’allons pas les élire parce qu’elles sont femmes mais par contre à partir de leurs œuvres et potentialités d’assumer les responsabilités qui leur seront attribuées. Nous aimerions voir en masse des femmes dans les instances de prise des décisions », a indiqué Typson Idumbo.
Il encourage les femmes et les appelle à briser la peur et à croire en elles. Ce dernier s’attend à un changement dans la manière de faire des journalistes afin d’aboutir à des élections libres, transparentes et apaisées.
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Emmanuel Elameji, journaliste à Radio Okapi, explique qu’en cette période sensible, des journalistes font face à des nombreux défis dans l’exercice de leur fonction et font abstraction à certaines normes.
« En cette période électorale, il est nécessaire que les journalistes procèdent très bien par la vérification des informations avant de les publier, ne pas se fier aux rumeurs vu qu’ils font face à la désinformation de tout genre. Je demande aux journalistes de veiller à l’équilibre de l’information, de distinguer les faits aux commentaires ainsi que la protection des sources telle qu’exiger par l’éthique et la déontologie ».
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Il faut dire que la campagne électorale commence le 19 novembre prochain pour les élections générales du 20 décembre 2023. Très peu de candidatures féminines ont été encore une fois enregistrées par rapport aux hommes. Deux femmes sur 25 candidats sont à la présidentielle par exemple.
Ce faible alignement des femmes a été fortement critiqué par des organisations citoyennes mais des partis politiques avancent plusieurs raisons.
Pour l’instant, des organisations de défense des droits des femmes espèrent que celles candidates pourraient au moins se faire élire et les médias ont un grand rôle à jouer.