La situation de l’éducation au Sud-Kivu est alarmante et nécessite une attention urgente de la part des autorités compétentes. Dans un communiqué publié le 3 octobre 2024, la Composante Enfant de la Société Civile du Sud-Kivu a tiré la sonnette d’alarme sur plusieurs défis qui entravent l’accès à l’éducation dans la province.
L’un des problèmes majeurs est l’occupation des écoles par des Wazalendo et des déplacés internes fuyant les conflits liés au M23. Des établissements tels que l’École Primaire Numbi, l’École Primaire Nyange et l’Institut et l’école primaire Lumbishi, l’Ecole Primaire Rusogo, école primaire Bihovu, Ecole Primaire Kadahandwa et l’École Primaire Kavumu sont actuellement inaccessibles pour les élèves.
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Cette situation a conduit à une interruption significative de la rentrée scolaire, alors que de nombreuses écoles publiques sont confrontées à une grève prolongée des enseignants. Les enseignants, frustrés par le non-respect des engagements du gouvernement central, refusent de reprendre le travail, mettant ainsi en péril l’éducation des enfants.
Par ailleurs, la Composante Enfant a également signalé l’exploitation d’enfants en âge scolaire dans des sites miniers artisanaux, une violation grave de leurs droits qui aggrave encore la situation. Ces enfants, au lieu de bénéficier d’une éducation, sont contraints de travailler dans des conditions précaires.
Face à ces défis, la Composante Enfant recommande plusieurs actions. Tout d’abord, elle appelle le gouvernement central à améliorer les conditions salariales des enseignants et à honorer les engagements des accords de Bibwa.
L’Assemblée nationale est également interpellée pour qu’elle alloue un quart du budget global à l’éducation et garantisse le suivi des accords avec les syndicats
« D’allouer un quart du budget global du gouvernement au secteur de l’éducation, de faire le suivi permanent de l’effectivité des accords conclus entre le gouvernement central et le banc syndical ».
De plus, la Composante Enfant appelle l’Assemblée provinciale du Sud-Kivu à voter une ligne budgétaire pour soutenir les primes des enseignants.
« De voter une ligne budgétaire en guise d’appui provincial à la prime des enseignants pour l’effectivité de l’éducation de base ».
Elle appelle également le gouvernement provincial à prendre des mesures concrètes pour démilitariser les écoles et trouver des sites adaptés pour les déplacés occupant ces établissements.
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Enfin, les enseignants sont appelés à reprendre le chemin de l’école le plus rapidement possible pour privilégier l’intérêt supérieur des enfants, en attendant des avancées dans les négociations.
« Au Gouvernement Provincial, d’octroyer une prime aux enseignants pour combler les limites du Gouvernement Central ; De démilitariser les écoles occupées par les groupes armés, de trouver des sites pour les déplacés qui occupent les écoles à Minova dans le Territoire de Kalehe. Aux enseignants, de reprendre le chemin de l’école le plus tôt possible pour privilégier l’intérêt supérieur des enfants, en attendant l’aboutissement de processus de négociation », lit-on dans ce document parvenu à La Prunelle RDC.
Pour la Composante Enfant et la Société Civile du Sud-Kivu, il est impératif que toutes les parties prenantes agissent ensemble pour restaurer l’accès à une éducation de qualité pour les enfants du Sud-Kivu.