La énième défaite de la RDC face au Soudan ce mercredi 8 juin 2022 (2-1), laisse la place à plusieurs questionnements, mais aussi des réflexions sur les échecs qu’enchaînent les Léopards depuis un temps, dans leurs différentes confrontations.
Depuis 2019, le football congolais peine à convaincre et à s’imposer même au niveau de l’Afrique, pour ne pas dire au niveau mondial. De Florent Ibenge, en passant par Christian Nsengi Biembe ou encore Hector Cuper, la machine semble ne plus tourner.
Ces Léopards qui faisaient trembler toute l’Afrique peinent à trouver une identité. Mais le problème est-il des entraineurs, des joueurs ou de la FECOFA ?
De 2014 à 2016, le coach Ibenge a dans 23 matchs joués, gagné 14, eu 4 défaites et obtenu 5 matchs nuls. Médaillé de bronze pour avoir fini 3ème à la CAN de 2015.
En 2018, la RDC occupe la première place des éliminatoires mondiale devant la Tunisie après deux journées. Elle quitte la 126ème place du classement FIFA, pour la 49ème. En ce qui concerne le niveau africain, elle quitte le 50ème classement CAF pour le 6ème.
L’équipe s’est même qualifié trois éditions consécutives à la CAN (2015, 2017 et 2019), pour ne citer que cela.
Mais malgré tout cela, il a été viré de l’équipe nationale de la plus mauvaise des manières, pour ses performances de la dernière année qui n’ont pas été convaincantes.
Nsengi Biembe, n’en parlons même pas. Et voilà un autre, Hector Cuper, qui arrive et est obligé de se conformer à la même organisation. Mais lui n’a même pas été à la hauteur. Car bien qu’il se soit toujours distingué dans les équipes où il est passé, l’aventure congolaise semble peser pour l’argentin.
Il est surtout connu pour son passage au Valence CF qu’il a amené à deux finales consécutives de la Ligue des Champions en 2000 et 2001, mais sans remporter le trophée. Il a été le sélectionneur de l’Égypte, avec qui il est finaliste de la Coupe d’Afrique des nations 2017.
Mais avec les Léopards, Cuper n’a pas opéré le moindre exploit depuis sa signature en 2021. Éliminé pour la qualification à la Coupe du monde, et avec ces deux récentes défaites, l’argentin peine à convaincre.
Les joueurs congolais y sont également pour quelque chose, dans la descente en enfer de leur équipe nationale. Lors de chaque match, on sent un manque de motivation de certains joueurs qui sont pourtant performants dans les championnats auxquels participent leurs clubs.
Récemment, le Gouvernement congolais avait même promis 40.000 dollars à chacun d’eux, pour la double confrontation avec le Maroc lors des barrages des éliminatoires de la Coupe du Monde. Malgré cette somme jugée colossale par certains analystes, les Léopards ont été éliminés.
Des stars dans les équipes où ils évoluent, soit en Europe, en Asie ou même en Afrique, ils n’arrivent plus à laisser leur empreinte dans le football congolais. Certains analystes parlent d’une sorte de manque d’amour pour leurs maillots.
Mais le plus grand problème, c’est aussi la FECOFA. Durant toutes les années qu’il a passé à la tête de la sélection nationale, Florent Ibenge par exemple, n’avait cessé de fustiger la « mauvaise organisation » de la Fédération Congolaise de Football Association (FECOFA), qui ne permettait plus à l’équipe nationale d’exceller.
Avec parfois 3 à 6 mois impayés, et étant l’un des entraîneurs le moins payé d’Afrique (15.000 dollars), il a quand même enduré, tout comme son successeur.
Bien plus, face à cette « mauvaise » organisation de la FECOFA, certains joueurs ont jeté l’éponge et décidé de ne plus venir mouiller leurs maillots pour le pays.
D’autres ont émis des critiques sérieuses à l’encontre de la fédération. C’est le cas de Cédric Bakambu dit « Bakagoal ».
«Je vais arrêter… Venir jouer dans des conditions comme ça ne m’intéresse plus. Si je dis que je vais arrêter, c’est parce que je suis fatigué. Je n’ai pas que ça à faire. Venir jouer pour jouer dans de telles conditions ne m’intéresse plus. C’est l’espoir qui fait vivre, si tu n’as plus d’espoir tu fais quoi ?» avait-il lancé.
Bakambu a même déclaré que s’il venait jouer pour la sélection, c’est seulement parce qu’il était passionné. « Mais si cette passion n’existe plus, comment venir ? Je ne veux pas faire semblant, faire croire aux gens que je suis content de mouiller le maillot, non,» avait-il déclaré.
Pour certains analystes, cette mauvaise organisation de la FECOFA affecte même les championnats locaux. Parfois, des arrêts « sans un motif valable », ainsi que des reports en reports.
Quasiment pas d’académies de football, pas de politique de gestion des talents… Avec ce rythme, ces derniers estiment que la RDC ne peut espérer remonter au sommet du football africain.
Pour ces analystes, il est plus qu’urgent de revoir la gestion de cette fédération, avant que le pire n’arrive.
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