La Croix-Rouge et l’UNICEF ont déployé des équipes ce jeudi 11 mai 2023 à Kalehe, dans la province du Sud-Kivu, afin d’effectuer des activités de prévention du Choléra, à la suite des inondations qui ont fait plus de 400 morts la semaine dernière.
«C’est depuis hier que nous avons décidé avec l’UNICEF, avec qui nous avons un partenariat, sur la gestion d’urgence Choléra. Et aujourd’hui (jeudi) depuis 11 heures, nos équipes d’intervention rapides par rapport au Choléra sont arrivées ici à la Zone de Santé de Kalehe. En ce moment elles sont dans le briefing à la zone de santé et demain elles commencent les activités de prévention, même si jusque-là il n’y a pas encore de cas avéré de Choléra,» déclare Désiré Yuma, Président provincial de la Croix-Rouge au Sud-Kivu.
Selon la Croix-Rouge, les habitants de cette entité devraient être délocalisés, vu qu’il y a également un risque d’une épidémie de Choléra dans cette entité. Pour le Chargé de Communication de la Croix-Rouge au Sud-Kivu, ce site doit désinfecté progressivement et reboisé.
«Il y a un risque de Choléra, parce que si tous ces corps en décomposition se déversent dans le lac, il sera pollué, alors qu’il y a des gens qui font la pêche dans ce même lac. Et les habitants consomment de l’eau du lac parce que toutes les infrastructures d’eau ont été endommagées,» explique John Kashinzwe.
Pour ses activités d’urgence, la Croix-Rouge a mobilisé 122 secouristes, qui ont commencé par dépêcher les blessés au sein des structures sanitaires, la recherche des corps des victimes, qu’ils ont aussi mis dans des sacs mortuaires, dotés par le Comité International de la Croix-Rouge (CICR).
Dans un entretien avec LaPrunelleRDC.info, le Président provincial de la Croix-Rouge, indique que l’opération de recherche des corps pourrait probablement s’arrêter en fin de semaine.
«Le bilan jusque maintenant, ici à Bushushu et à Nyamukubi, nous sommes à 404 corps. Certainement aujourd’hui comme vous le remarquez, la recherche continue, ça va encore monter. Et je pense que les recherches vont continuer jusqu’à la fin de la semaine en espérant qu’on pourra stopper l’activité de recherche, si jamais les cas diminuent,» a-t-il indiqué.
Désiré Yuma affirme que ses équipes travaillent dans des conditions difficiles :
«En tout cas sous la terre oui, on pense qu’il y a encore d’autres corps. Hier nous étions butés par un arbre qui était sur le corps d’une personne, il fallait une machine tronçonneuse pour le tirer, mais qu’on n’a pas pu trouver. Donc c’est parmi les difficultés, lors qu’on arrive à un niveau on sait plus agir, parce qu’il faut une machine tronçonneuse pour couper, et puis nos volontaires ne sont pas formés dans la manipulation de ce genre d’appareils,» déclare-t-il.
Celui-ci ajoute que les familles qui ont pu identifier quelques corps à Bushushu et à Nyamukubi, les ont enterrés elles-mêmes. «Ces familles ont pu récupérer 106 corps qu’ils ont réussi à identifier ici à Bushushu. De l’autre coté à Nyamukubi les familles ont pu identifier 11 corps, qui ont été enterrés par les familiers,» explique Désiré Yuma.
Après les activités d’urgence, la Croix-Rouge annonce qu’elle va s’investir, notamment dans la construction des abris provisoires pour les sinistrés, en attendant un site officiel.
«La catastrophe a ravagé et le marché, et le village, donc les familles vont recommencer leur vie à zéro. Il n’y a pas d’eau potable ici, il n’y a pas d’abri, il n’y a pas d’éléments essentiels, et pas de nourriture également,» note Désiré Yuma, qui appelle les Gouvernements provincial et national à appuyer la Croix-Rouge dans les activités qu’elle mène.
Museza Cikuru
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