La situation est restée tendue l’après-midi de ce mercredi 26 octobre 2021 à Karhale, dans les enceintes de l’Université Officielle de Bukavu (UOB), suite à l’arrestation des malfrats qui avaient des munitions de guerre.
Alors que plusieurs lauréats soutenaient leurs mémoires dans cette institution publique, huit personnes dont l’une avec un sac au dos se sont introduites dans l’enceinte de l’Université avec des entrées répétées.
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C’est alors que les mouvements ont été suspectés par les agents de la Brigade Estudiantine qui n’ont pas hésité à interpeller l’un d’eux.
D’après des sources sur place, ces malfrats ont été interceptés par la Brigade Estudiantine qui suivait déjà leurs mouvements.
C’est après plusieurs négociations, que des étudiants ont accepté de livrer ces bandits à la police mais à condition de les accompagner jusqu’au gouvernorat de province. Sur place, des armes et autres munitions ont été déposées dans les mains du Directeur de Cabinet du Gouverneur de Province.
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Le Porte-Parole des Etudiants de l’Université Officielle de Bukavu, explique que c’est en fouillant la mallette de l’un de ces bandits que des munitions de guerre ont été trouvées. Il s’agit de 2 chargeurs et des grenades.
« Il y a la Brigade qui m’a alerté qu’elle a suspecté des mouvements des gens sur le site. Il y a une Brigade qui a essayé de circuler dans le site et a effectivement constaté qu’il y a des gens bizarres là-bas. On a essayé de les approcher, et en les approchant, on les a attrapés et conduit au Bureau de Garde universitaire. En essayant de fouiller dans leur mallette, on y a trouvé des munitions de guerre et des gris-gris sur tout le corps. Il y avait deux chargeurs, des grenades qui sont dans un petit sachet, un petit carnet où ils notaient les lieux où ils vont opérer et les noms des personnes. Ils n’ont pas voulu répondre à nos questions et c’est alors que les étudiants se sont fâchés, et ont voulu les tuer. J’ai essayé de calmer les étudiants afin qu’ils ne puissent pas les tuer afin de trouver la vérité sur cette attaque », explique Alfred Murhesa, Porte-Parole de l’Université Officielle de Bukavu.
Alfred Murhesa note que ses camarades étudiants ont voulu remettre ces objets à la police en présence du représentant du gouvernement provincial afin de demander à ce dernier assure la sécurité de tout le personnel académique, scientifique, administratif et à tous les étudiants du site de Karhale.
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« Nous avons remis normalement ces objets aux autorités habiletés de la province afin de leurs demander de nous sécuriser. D’assurer la sécurité pour ceux qui défendent, pour le corps académique, scientifique et à la Brigade universitaire. Moi-même j’ai déjà peur, car ma vie est menacée. Dans ce groupe-là, il y a un militaire, les habitants de ce milieu l’ont reconnu, il y a également la fille d’un colonel de l’armée », dit-il.
Pour sa part, le Directeur de Cabinet du Gouverneur de Province a tenu à remercier la bravoure de ces étudiants et a promis transmettre leur demande auprès de l’autorité provinciale.
« Je voudrai au nom de l’autorité provinciale en tant que Directeur de Cabinet, d’abord vous remercier et vous féliciter énormément. Vous avez, par votre sens de civisme, mis la main sur des malfrats. Je pense que d’autres doivent vous imiter dans cet esprit et amour que vous avez pour la patrie. Vous vous souciez non seulement d’être sécurisés, mais aussi de la sécurité de la province » encourage, Jean-Claude Mubalama Zibona, Directeur de Cabinet du Gouverneur Théo Ngwabidje.
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Que s’est-il vraiment passé à l’UOB ? D’où sont venus ces malfrats ? Pourquoi seulement une seule Université sur plusieurs au site de Karhale ? Que cherchaient vraiment ces personnes présentées comme des bandits ? Dans quelles conditions tous les huit ont-ils été arrêtés ? D’où viennent-ils ? En tout cas, plusieurs questionnements auxquels les services de sécurité et la justice apporteront, peut-être des réponses.