La Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) exprime son regret face aux récents délestages de la paie des enseignants, effectuée par l’IFOD via le réseau Caritas. En décembre 2024, les enseignants des diocèses de Basankusu, Bokungu Ikela, Budjala, Idiofa, Inongo, Isangi, Kisangani et Mweka n’ont pas perçu leur salaire. Cette situation découle du déficit du compte principal de la paie des enseignants, résultant du non-paiement des frais bancaires par le gouvernement congolais depuis août 2011, accumulant ainsi une dette de 27 milliards de francs congolais.
L’IFOD et les Caritas diocésaines se retrouvent dans l’impossibilité de payer tous les enseignants en raison de cette dette, d’autant plus que les frais bancaires sont prélevés avant toute autre dépense. Bien que le gouvernement ait payé une partie de cette dette en décembre 2024 (8,3 milliards), ce montant reste insuffisant pour régulariser la situation. La CENCO espère que les autorités poursuivront le paiement pour permettre un versement intégral et dans les délais aux enseignants.
« Dans ces conditions, le délestage de quelques diocèses s’impose, car après le prélèvement des frais bancaires, il ne reste pas assez d’argent sur le compte pour que l’IFOD et les Caritas diocésaines couvrent toute la paie dans tous les diocèses. En décembre 2024, le Gouvernement a payé 8,3 milliards de cette dette, soit un peu moins de 1/3. Nous espérons qu’il va poursuivre le paiement pour permettre à l’IFOD de couvrir la paie dans son intégralité et dans le délai ».
Par ailleurs, la CENCO déplore les actes de violence à l’encontre de l’Eglise Catholique, certains individus l’ayant accusée à tort de cette situation. Il est important de préciser que l’IFOD et Caritas ne sont que des intermédiaires dans ce processus et que la responsabilité incombe entièrement au gouvernement congolais. L’Eglise invite donc les enseignants à adresser leurs revendications directement à l’État.
Enfin, la CENCO demande aux responsables des Caritas diocésaines et aux curés de paroisse de prendre des mesures fermes contre les actes de vandalisme visant les biens de l’Eglise. Les enseignants concernés doivent porter leurs revendications devant les autorités compétentes et non pas sur des cibles innocentes.
« Malheureusement, d’aucuns s’en prennent à l’Eglise Catholique jusqu’au sabotage de certains de ses édifices, la tenant pour responsable de ce désagrément que nous déplorons tous. Qu’il soit entendu une fois pour toute que l’IFOD et la Caritas n’y sont pour rien. C’est l’ Etat congolais qui est responsable de ces non- paiements. C’est donc auprès de ce dernier qu’il faut adresser les revendications. L’IFOD et ses partenaires les Caritas diocésaines ne sont que des intermédiaires ».
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Monseigneur Donatien Nshole, Secrétaire Général de la CENCO, appelle à une solution rapide pour le paiement des salaires et à la préservation de l’intégrité des biens de l’Eglise.
Jean-Luc M.