La province du Hubei en Chine, berceau de la pandémie de Covid-19, s’apprête à lever sa quarantaine au moment où plus de 1,8 milliard d’habitants dans le monde sont confinés et le virus continue de semer le chaos.
Dès mercredi, les habitants du Hubei (centre) considérés comme sains pourront se déplacer librement. Ceux de Wuhan, ville au cœur de l’épidémie et placée sous cloche depuis fin janvier, devront attendre le 8 avril, ont annoncé mardi les autorités, selon AFP.
Pour aller et venir, les habitants devront impérativement justifier d’un code QR « vert » sur leur téléphone portable. Délivré par les autorités, il atteste de leur non-infection par le nouveau coronavirus.
« J’attends avec impatience la liberté« , a confié Willa, une Chinoise de Wuhan qui n’a pas souhaité donner son nom complet. Après plus de deux mois de confinement, « les habitants sont sous une pression immense », a-t-elle expliqué à l’AFP.
La Chine fait état ce mardi de 78 nouveaux cas de Covid-19. Mais il s’agit presque exclusivement de personnes venant de l’étranger. Une tendance qui alimente les craintes d’une nouvelle vague de contagion dans le pays, où l’épidémie était pratiquement jugulée.
Ces dernières semaines, le nombre de nouvelles contaminations dans le Hubei e Chine s’est considérablement réduit. Certains habitants ont déjà repris le travail et les transports publics redémarrent progressivement.
La pandémie de coronavirus a déjà fait 16.000 morts au niveau planétaire et « s’accélère », a estimé lundi l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui appelle les pays à passer à « l’attaque » en testant tous les cas suspects et en multipliant les quarantaines.
Car les systèmes de santé, y compris des pays les plus développés, sont au bord de l’explosion.
Avec une image symbolique, une patinoire devenue morgue: à Madrid, les autorités ont dû opérer cette transformation pour entreposer des cadavres, lors d’une journée noire avec près de 500 morts en 24 heures. L’Espagne déplore au total 2.182 décès et plus de 33.000 infections.
En Europe, le cap des 10.000 personnes tuées par le coronavirus a été franchi en ce début de semaine, la majorité en Italie (environ 6.000), pour un total de près de 185.000 cas d’infection, une comptabilité officielle sans doute inférieure à la réalité.
Selon l’agence française, après avoir minimisé la menace sanitaire pendant des semaines, Donald Trump, le Président américain, multiplie désormais les messages ambigus sur les restrictions en place pour limiter la propagation du Covid-19. Ses dernières déclarations semblent destinées à enrayer le vent de pessimisme qui souffle sur l’économie américaine et mondiale.
Dans la ville de Wall Street, les autorités de New York, épicentre américain de l’épidémie (12.000 cas lundi matin, soit près du tiers des cas répertoriés aux Etats-Unis), avaient lancé plus tôt un appel à un confinement coercitif national.
Question confinement, plusieurs pays d’Afrique s’y sont mis lundi, comme l’Afrique du Sud, pays du continent le plus touché, où des militaires ont été déployés dans la capitale économique Johannesburg.
Museza Cikuru