Intervenons-nous

Les fermetures d’écoles sans précédent et prolongées dans le but de protéger les élèves contre la Covid-19 leur causent d’autres préjudices; ont alerté ce jeudi 20 août 2020, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’UNICEF; qui exhortent les gouvernements africains à favoriser la réouverture sécurisée des écoles tout en adoptant des mesures limitant la propagation du virus.

Une enquête de l’OMS portant sur 39 pays d’Afrique subsaharienne a révélé que les écoles sont entièrement ouvertes dans six pays seulement. Elles sont fermées dans 14 pays et partiellement ouvertes (pour les classes d’examen) dans 19 autres.

Une douzaine de pays prévoient de reprendre les cours en classe en septembre, ce qui correspond à la rentrée scolaire dans certains pays. «Tout comme les pays ouvrent des entreprises en toute sécurité, nous pouvons rouvrir les écoles.» a déclaré Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique lors d’une conférence de presse virtuelle.

Mais selon la Dr Moeti, cette décision doit être guidée par «une analyse approfondie des risques afin de garantir la sécurité des enfants, des enseignants et des parents, et par des mesures clés telles que la distanciation physique ».

Ce devoir de normalité rappellera ainsi que les écoles «constituent un espace sûr où de nombreux enfants en situation difficile peuvent se développer et s’épanouir». «Nous ne devons pas nous laisser distraire par nos efforts pour contenir la Covid-19 et nous retrouver avec une génération perdue.» a-t-elle insisté.

Les conséquences d’une « interruption prolongée » des écoles

Cet appel de l’OMS et de l’UNICEF intervient alors que plusieurs organisations redoutent déjà les conséquences d’une « interruption prolongée de l’enseignement ». Il s’agit notamment d’une mauvaise alimentation, du stress, d’une exposition accrue à la violence et à l’exploitation, des grossesses d’enfants. Il y a également les difficultés générales liées au développement mental des enfants en raison d’une interaction réduite liée aux fermetures d’écoles.

En Afrique de l’Est et en Afrique australe, l’UNICEF a d’ailleurs constaté une hausse des taux de violence contre les enfants. Dans le même temps, les taux de nutrition sont en baisse, plus de 10 millions d’enfants manquant les repas scolaires.

«Pour les filles, en particulier celles qui sont déplacées ou qui vivent dans des ménages à faible revenu, les risques sont encore plus élevés.» souligne l’agence onusienne.

Par exemple, à la suite des fermetures d’écoles déclenchées par l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest en 2014; les taux de grossesse chez les adolescentes en Sierra Leone ont doublé et de nombreuses filles n’ont pas pu poursuivre leurs études lorsque les écoles ont rouvert.

De plus, l’impact socio-économique à long terme de la fermeture des écoles est également préoccupant. Selon des estimations de la Banque mondiale, les fermetures d’écoles en Afrique subsaharienne pourraient entraîner des pertes de revenus à vie de 4.500 dollars par enfant.

«L’impact à long terme de la prolongation de la fermeture des écoles risque de nuire encore plus aux enfants, à leur avenir et à leurs communautés. Lorsque nous pesons le préjudice causé aux enfants tenus éloignés des écoles, et si nous examinons les faits, cela nous conduit à ramener les enfants en classe.» a déclaré le Directeur régional de l’UNICEF pour l’Afrique orientale et australe, Mohamed M. Malick Fall.

Avec Onu Info

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