Intervenons-nous

Les mouvements citoyens et groupes de pression du Nord-Kivu appellent les autorités provinciales à prendre des mesures urgentes pour résoudre les conflits fonciers qui secouent la ville de Goma. Ces tensions, aggravées par des spoliations et des abus, sont devenues une menace sérieuse pour la stabilité de la région, déjà fragilisée par la guerre d’agression.

Dans une déclaration rendue publique ce vendredi 10 janvier, le Collectif des mouvements citoyens a salué les récentes arrestations de membres d’un réseau mafieux présumé, dirigé par M. Mibanga Idi Manoah, impliqué dans la spoliation de terrains publics et privés. Ce dernier est accusé d’usurpation de titre et d’abus de pouvoir. Toutefois, les mouvements citoyens insistent sur la nécessité d’intensifier les efforts pour démanteler ces réseaux qui, selon eux, appauvrissent la population et compromettent la paix sociale dans la ville.

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Bien que les autorités provinciales aient récupéré 31 parcelles de terrain autrefois spoliées au profit de l’État congolais, le Collectif déplore l’inaction prolongée de l’État face à ces violations des droits humains, soulignant que de nombreuses victimes de spoliation, tant en milieu urbain que rural, n’ont toujours pas obtenu justice ni réparation.

Des solutions urgentes demandées

Face à cette situation, les mouvements citoyens exigent une enquête indépendante sur les conflits fonciers à Goma afin de trouver des solutions durables. Parmi leurs recommandations, ils appellent à la délimitation précise des espaces publics et privés pour éviter de nouveaux incidents. En particulier, concernant l’espace dit « Kamuchanga », ils demandent aux autorités provinciales et aux services du cadastre d’agir rapidement pour prévenir toute tentative de spoliation future.

« Nous recommandons au Gouvernement provincial d’exécuter les décisions des autorités judiciaires pour délimiter clairement l’espace réservé à la plage publique et celui des particuliers détenteurs de titres fonciers, afin que la population de Goma soit pleinement informée et pour éviter de nouveaux conflits sur ce dossier. Il est également crucial de construire une plage moderne sur le domaine public », indique la déclaration.

Le Collectif insiste sur la nécessité d’assurer une protection suffisante aux défenseurs des droits humains impliqués dans ces affaires foncières, souvent exposés à des menaces en raison de leur engagement.

Enfin, les mouvements citoyens lancent un appel aux autorités nationales et locales pour qu’elles trouvent des solutions globales afin de résoudre ces conflits fonciers et prévenir de nouvelles tensions dans des zones comme Sabago, Foyer Social, TZF, le cimetière de l’ITIG et le camp Munzenze.

Freddy Ruvunangiza, depuis Goma

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