Les conditions de vie des détenus dans les prisons de Bukavu suscitent une vive inquiétude. C’est ce que pense Maître Maurice Mirindi, Rapporteur adjoint du Bureau de Coordination de la Société Civile du Sud-Kivu, lors de l’émission « Duel des Opinions » sur La Prunelle RDC. Son intervention survient dans un contexte marqué par une tragique tentative d’évasion à la prison de Makala à Kinshasa, qui a entraîné la mort de 129 personnes, des blessés et des violences sexuelles.
Maître Mirindi a mis en exergue les conditions de vie désastreuses des détenus dans les prisons, pointant du doigt plusieurs facteurs contribuant aux tentatives d’évasion, notamment le surpeuplement, le manque de rémunération des agents pénitentiaires, ainsi que l’insuffisance des soins sanitaires et alimentaires. Selon lui, ces conditions précaires augmentent le risque de nouvelles tentatives d’évasion à travers le pays.
Lire aussi : «Horrible tuerie » à la prison de Makala : l’indignation du Docteur Denis Mukwege !
« Dans les prisons, on observe une sorte de gouvernement parallèle, alors que c’est le gouvernement qui devrait prendre des mesures régulières pour éviter que les détenus ne se considèrent comme des chefs coutumiers au sein des établissements pénitentiaires », a-t-il affirmé. Cette situation met en lumière les lacunes significatives dans la gestion des prisons en RDC.
Réformes en cours
Pascal Katagondwa, Conseiller en matière pénitentiaire au Ministère de la Justice du Sud-Kivu, a reconnu les défis importants auxquels fait face le système pénitentiaire congolais. Il a indiqué que le Gouverneur de province est actuellement en train de travailler sur la question de la rémunération des surveillants, un problème majeur.
« La réforme du système carcéral en cours inclut la création d’une Direction Générale de la Division Pénitentiaire qui sera opérationnelle à Kinshasa, avec des bureaux de direction au niveau des provinces. Cette direction aura une autonomie de gestion et sera responsable du contrôle et de la gestion des prisons », a-t-il précisé. Selon Katagondwa, cette nouvelle structure vise à décentraliser la gestion des prisons pour mieux répondre aux besoins des détenus.
Réactions face aux événements de Kinshasa
Les événements tragiques survenus à Kinshasa la nuit du 1er au 2 septembre, ayant conduit à des pertes humaines importantes, ont suscité des réactions diverses.
Lire aussi : Sud-Kivu : Les Huissiers de Justice dénoncent l’ingérence des autorités provinciales
Le Front Commun du Congo (FCC) a rejeté le bilan officiel, le qualifiant de « sous-évaluer » et de tentative de minimisation de la gravité du crime. De son côté, le Dr Denis Mukwege a exprimé sa préoccupation face à la persistance de tels drames malgré les promesses d’un « État de droit » par le régime en place.
Les conditions déplorables dans les prisons de Bukavu et ailleurs en RDC continuent de susciter des inquiétudes majeures.
Les réformes en cours, telles que la création de nouvelles structures de gestion pénitentiaire, pourraient apporter des améliorations, mais l’implication de tous les acteurs et une véritable prise en charge des défis actuels restent cruciales pour garantir la justice et la sécurité des détenus.
Vinciane Ntabala
Un commentaire
Pingback: Massacre à la Prison de Makala : Le FCC de Joseph Kabila doute du bilan officiel et exige justice - La Prunelle RDC