Intervenons-nous

Un fœtus humain a été découvert dans le ravin de Gahuwa, quartier Rukumbuka, commune de Kadutu à Bukavu. Les témoins ayant fait la macabre découverte ont immédiatement alerté les autorités, qui, en difficulté pour identifier l’auteur, ont fait appel au Comité de la Croix-Rouge pour l’enterrement du fœtus tout en poursuivant l’enquête pour élucider les circonstances. L’objectif est de déterminer si la femme concernée était confrontée à des problèmes psycho-sociaux ou médicaux et ce qui l’a conduite à recourir à un avortement.

Cet incident dramatique met en lumière une réalité préoccupante : le manque d’accès à un avortement sécurisé au Sud-Kivu pousse encore de nombreuses femmes à recourir à des pratiques clandestines, mettant leur vie en danger.

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Selon les données régionales, les violences sexuelles et celles basées sur le genre restent fréquentes, aggravées par le patriarcat, la stigmatisation et l’insuffisance des services de santé reproductive.

C’est dans ce contexte que s’inscrivent les 16 jours d’activisme contre les violences sexuelles et celles basées sur le genre, du 25 novembre au 10 décembre 2025.

Au moins 20 organisations de la RDC, du Rwanda et du Burundi ont placé ces célébrations sous le thème : « Santé sexuelle et reproductive, accès à l’avortement sécurisé et autonomisation des femmes : briser les chaînes de la stigmatisation et des violences ».

Une campagne qui vise à informer, sensibiliser et mobiliser les jeunes, les femmes, les leaders communautaires et les prestataires de santé.

Plusieurs organisations locales et régionales se mobilisent pour sensibiliser des femmes enceintes et des prestataires de santé sur les risques liés aux avortements clandestins et les violences conjugales, Former des élèves et des jeunes sur la prévention de l’exploitation sexuelle, des abus et du harcèlement sexuel, vulgariser l’usage des applications Hesperian pour l’avortement sécurisé, le planning familial et la santé maternelle ou encore renforcer les compétences de journalistes et acteurs des médias sur le traitement éthique des cas de VBG.

Lors des consultations prénatales, les femmes sont également sensibilisées aux mécanismes de signalement des violences et à leurs droits reproductifs, tandis que les jeunes et les communautés sont encouragés à adopter des comportements favorables aux femmes et à soutenir leur autonomie corporelle.

En attendant, le chef d’avenue de Rukumbuka a appelé la population et les couples à assurer la responsabilité dans la vie amoureuse et familiale, soulignant que ces attitudes peuvent contribuer à réduire les cas d’avortement non sécurisé et à protéger la vie des enfants à naître.

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Cet épisode tragique, combiné à la mobilisation régionale des 16 jours d’activisme, rappelle que l’accès à l’avortement sécurisé et la prévention des violences sexuelles sont des enjeux majeurs pour la santé et l’autonomisation des femmes dans les Grands Lacs africains.

Il met en lumière l’urgence pour les autorités, la société civile et les communautés d’agir pour protéger les femmes, informer sur leurs droits et renforcer les dispositifs de santé sexuelle et reproductive.

Pacifique Lwaboshi

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