La lutte contre les violences basées sur le genre (VBG), et plus particulièrement les violences numériques visant les femmes et les filles, s’est clôturée ce vendredi à Bukavu après 16 jours d’activisme. Un moment pour faire le point par rapport aux actions et aux constat sur terrain. Ces violences, souvent sous-estimées, entraînent des problèmes psychologiques graves chez les victimes et touchent également leur entourage.
Selon la sœur Aimée Okubalonza, cheffe de la dynamique Femmes de la CDJP, ces violences sont souvent le résultat de l’ignorance des utilisateurs numériques, mais elles peuvent aussi survenir lorsqu’une relation amoureuse se termine et que des photos ou vidéos intimes sont diffusées sans consentement.
« Tout se passe mal à cause de l’ignorance des utilisateurs du numérique, mais surtout par manque de connaissance des mécanismes de sécurisation de son identité. Parfois, par imprudence, les victimes font confiance aux mauvaises personnes, et la jalousie provoque toutes ces violences », explique-t-elle.
La CDJP recommande le respect mutuel et la protection de soi, et mène des campagnes de sensibilisation dans les groupes communautaires, les ménages et les églises pour prévenir ces situations.
Pour Danny Bazibuhe, directeur exécutif de SADI (Solidarité d’Actions pour le Développement Intégral), ces violences restent souvent cachées car les victimes hésitent à dénoncer les harcèlements numériques et la diffusion non consentie de contenus intimes. Il estime que 5 personnes sur 10 sont victimes de violences numériques.
« Les piratages et menaces en ligne mettent des vies en danger. Nous lançons le recrutement de cent filles qui seront formées et outillées pour se protéger et devenir des leaders capables d’aider d’autres femmes », indique Danny Bazibuhe.
Selon Patient Mwirhonzi, chargé de programme chez Simama Congo (COSIC asbl), les jeunes sont les plus exposés aux violences numériques, notamment dans le milieu scolaire, avec des pratiques telles que l’utilisation d’emojis ou de photos inappropriées de leurs enseignants ou camarades.
« Les téléphones devraient être des outils pour communiquer positivement. Nous allons continuer les sensibilisations en créant des clubs scolaires pour transmettre ces messages dans la ville et les territoires », précise-t-il.
Les violences numériques portent atteinte à la dignité et à l’estime de soi des victimes, peuvent détériorer leur santé mentale et, dans les cas extrêmes, conduire au suicide.
Cette édition 2025 des 16 jours d’activisme a mis un accent particulier sur la lutte contre les violences numériques, reflétant l’engagement des organisations locales et de la communauté internationale pour protéger les femmes et les filles.

