Intervenons-nous

La fondation Panzi du Dr Denis Mukwege a sensibilisé ce jeudi 9 décembre 2021, une cinquantaine de leaders communautaires, sur la lutte contre la maltraitance des enfants.

Au cours d’une séance tenue dans la grande salle de la fondation Panzi, ces leaders composés de relais communautaires qui travaillent avec des centres de santé, pasteurs, responsables d’écoles et autres, ont appris les différentes dispositions légales en matière de protection de l’enfant. Mais aussi les conséquences que présente la maltraitance des enfants sur eux même et sur la société.

Les différents intervenant ont également expliqué aux participants les différentes attitudes à prendre, lorsqu’ils sont témoins de maltraitance d’un enfant.

Le Dr Philippe Amani, chef du projet « Santé mentale pour tous » de la fondation Panzi, estime qu’il était temps de s’intéresser à la santé mentale des enfants également.

«Depuis un moment nous nous sommes rendus compte que toutes les organisations qui interviennent dans le domaine de la santé mentale, ne s’occupaient que des adultes et ignoraient les enfants. Les enfants étant ignoré, leur problème de santé mentale l’est aussi. C’est pourquoi nous avons ciblé ces leaders communautaires, pour les sensibiliser surtout sur cette question de maltraitance, qui est considérée comme la plus grande cause du développement des problèmes mentaux chez les enfants. Nous avons invité un médecin légiste, un Officier de Police chargé de la Protection des enfants, ainsi qu’un avocat, afin de permettre que notre communauté puisse savoir que l’enfant aussi a droit à la protection, et s’il est maltraité les conséquences sont plus sévères. Que tout le monde puisse savoir qu’il a l’obligation de protéger les enfants, comme la loi l’exige,» indique-t-il.

Selon les différents intervenants, plus de 80% des familles dans la ville de Bukavu, seraient affectées par ces phénomènes de maltraitance. Les leaders communautaires ont été appelés à assister les enfants victimes de cette situation, en signalant par exemple les cas de violations de leurs droits, auprès de la Police.

«Il y des conséquences physiques de cette maltraitance, qui peuvent empêcher à l’enfant de se développer, et il peut développer certaines maladies. Il y a aussi des conséquences psychologiques que nous connaissons comme la maladie mentale. Ainsi que le trouble du développement intellectuel. L’enfant peut perdre ses capacités à se développer sur le plan scolaire ou s’adapter, tout simplement parce qu’il est maltraité. Il y a aussi des conséquences sur le plan sociétal. C’est facile d’aider les enfants à se développer si nous nous engageons. Nous sommes obligés de protéger les enfants parce que la loi nous l’exige. Si nous voulons développer notre société, nous devons bien encadrer ces enfants,» exhorte le Dr Philippe Amani.

Panzi
des leaders communautaires formés sur la maltraitance des enfants. Ph. Laprunellerdc.info

Les participants de leur côté, ont promis de vulgariser ce message auprès d’autres membres de la communauté. Ces derniers comptent sensibiliser à leur tour les parents à lutter contre la stigmatisation des enfants. Mais aussi s’employer à satisfaire, selon qu’ils le peuvent, les besoins de ces derniers.

«Je dois d’abord remercier les organisateurs de cette activité, parce que nous avons acquis plusieurs connaissances. Nous venons de comprendre qu’il y a des devoirs qui sont les nôtres. Nous promettons de reprendre le message de cette sensibilisation aux autres, mais aussi de s’engager à faire de notre mieux, pour que nos enfants soient protégés, et éviter les conséquences qu’on nous a montrés ici, et qui entravent le développement harmonieux des enfants.,» explique Ntakwinja Fanuel, Coordonnateur provincial de l’enseignement privé agréé au Sud-Kivu, qui a pris part à cette séance de sensibilisation.

Signalons que cette formation entre dans le cadre du projet « Santé mentale pour tous », qui bénéficie de l’appui financier de Louvain Coopération. La fondation Panzi précise qu’elle compte poursuivre ce genre de séances de sensibilisation à l’intention de différentes autres couches sociales, afin que la population de Bukavu en particulier, et du Sud-Kivu en général, prenne conscience des multiples conséquences de la maltraitance des enfants.

Museza Cikuru

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