À Bukavu, la préparation des fêtes de fin d’année est fortement perturbée par la crise financière, économique et humanitaire qui touche la ville. De nombreux habitants peinent à trouver les moyens nécessaires pour offrir un Noël et un Nouvel An dignes à leurs enfants.
« Malgré nos efforts en tant que parents, il est difficile de trouver même de quoi satisfaire nos enfants. Avant les fêtes, nous nous préparions pour acheter un peu de nourriture et des vêtements, mais aujourd’hui, c’est compliqué », explique Paulin, parent de famille.
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Pour Jeanne, la situation est tout aussi préoccupante.
« Avant les fêtes, nous préparions au moins 200 dollars pour acheter des habits et de la nourriture pour les enfants. Aujourd’hui, même manger normalement est un défi. Les enfants ne comprennent pas, ils veulent juste être bien habillés et se réjouir comme les voisins. Nous attendons le bon moment, mais avec ce que nous avons, nous faisons de notre mieux », confie-t-elle.
Les commerçantes sont également touchées. Maman Virginie, vendeuse au marché de Nyawera, déplore le manque de clients.
« En décembre, nous avions toujours beaucoup de clients, du premier janvier au début janvier. Aujourd’hui, le 19 décembre, il n’y a presque personne. Nous nous demandons comment fêter Noël et le Nouvel An. La guerre et la fermeture des banques ont bloqué la circulation de l’argent. Nos petites entreprises souffrent et nous ne pouvons pas offrir aux enfants ce que nous donnions avant. »
Face à cette situation, la population appelle à la réouverture des banques et à la reprise des activités économiques.
« Nous demandons au gouvernement et à l’AFC M23 d’ouvrir les banques et de permettre aux petites entreprises financières de fonctionner. Cela permettrait aux commerçants et aux travailleurs de reprendre leurs activités, et ainsi aider les familles à subvenir aux besoins de leurs enfants pendant les fêtes », plaide un habitant.
Malgré les difficultés, les enfants continuent d’espérer que leurs parents trouveront les moyens de rendre ces fêtes spéciales. Leur innocence et leur attente sont un rappel poignant de l’impact de la crise sur la vie quotidienne des familles de Bukavu.
Lwaboshi Pacifique et Daniel Mwaga

