Intervenons-nous

    La Commission Diocésaine Justice et Paix (CDJP) a sensibilisé, ce lundi 8 décembre 2025, les élèves, enseignants et jeunes de Bukavu et du territoire de Kabare sur les violences numériques, dans le cadre de la campagne mondiale des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles. Cette activité s’inscrit dans le projet « Combattre les violences sexuelles et sexistes à travers l’engagement des acteurs sociaux », appuyé financièrement par Sciaf.

    La session s’est tenue dans la salle Concordia, sur l’avenue Mbaki au quartier Ndendere, en commune d’Ibanda, à Bukavu. Plusieurs jeunes venus de Murhesa, Kavumu et Katana y ont pris part.

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    Selon Sœur Aimerance Lukengerwa, de la congrégation des Filles de Marie Reine des Apôtres et membre de la dynamique Femmes à la CDJP, l’accent a été mis sur les adolescents et jeunes déjà utilisateurs des téléphones et d’Internet. L’objectif : les prévenir contre les risques liés au numérique et les violences qui en découlent.

    « Nous avons ciblé les élèves et les jeunes parce que beaucoup utilisent déjà les téléphones sans savoir comment les utiliser correctement. Ils peuvent en être victimes, entre eux-mêmes ou face aux autorités scolaires. Nous avons voulu interpeller la conscience de chacun : un bon usage du numérique crée des opportunités, mais un mauvais usage est vraiment néfaste », explique-t-elle.

    Elle précise que 90 écoles ont été ciblées pour cette campagne de sensibilisation, dont un nombre important à Bukavu, et une seule pour le territoire de Kabare (l’Institut Nyantede) en raison de la situation sécuritaire actuelle.

    Parmi les participants, plusieurs élèves ont exprimé leur engagement à lutter contre les violences numériques.

    Nshokano Mushagalusa Elisabeth, élève en 3e scientifique au Lycée Cirezi, dit avoir retenu « l’importance de dénoncer lorsqu’on est victime ou témoin », afin d’éviter de graves conséquences.

    Daniel Kanozire, élèves en 4e scientifique au complexe scolaire Denis Mukwege, promet de sensibiliser ses pairs :

    « Si j’aime mon prochain, je ne peux pas me permettre de lui faire une violence numérique. J’appelle les filles à se respecter elles-mêmes et à écouter les conseils de leurs parents. »

    Pour Agisha Bahizire Fortunat, élève en 2e scientifique au complexe scolaire La Lune, les garçons doivent prendre conscience de leurs responsabilités.
    « Ce n’est pas parce qu’une fille t’a envoyé des photos ou vidéos intimes que tu dois les publier. »
    Il s’engage, lui aussi, à dénoncer auprès des personnes habilitées.

    Denis Koko, élève en 4e construction au Collège Sainte Anne, promet d’accompagner toute victime.

    « Je l’aiderai à dénoncer le bourreau auprès de la justice et à surmonter les moments difficiles. »

    De son côté, Koko Kusinza Arcade, élève en 4e électricité au complexe scolaire La Véronique, souligne que de nombreuses femmes et filles subissent des violences numériques mais n’osent pas dénoncer par crainte de heurter les coutumes africaines.

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    « Je m’engage à dénoncer toute violence dont je suis témoin, en me basant sur les lois en vigueur. »

    Cette édition des 16 jours d’activisme se déroule sous le thème : « Tous unis pour mettre fin à la violence numérique contre les femmes et les filles », un appel fort à protéger les jeunes et particulièrement les filles — dans les espaces en ligne.

    Édith Kazamwali

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