En un mois, la ville de Bukavu a été frappée par une série d’incendies qui ont causé au moins une dizaine de morts, des centaines de maisons détruites et des milliers de sinistrés. Les quartiers populaires de la capitale du Sud-Kivu sont particulièrement touchés.
La nuit du 28 au 29 juillet 2025 a encore été marquée par deux incendies majeurs dans les communes d’Ibanda et de Bagira. À Nyalukemba, sur l’avenue Irambo 2 (Hewa Bora), près du centre communément appelé « chez Baba Bubu », le feu a ravagé 11 maisons, 5 ont été démolies pour contenir les flammes, et une école a perdu plus de cinq salles de classe. Au moins 18 familles sont désormais sans abri, selon la société civile sous-noyau de Nyalukemba.
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À Mulambula, dans la commune de Bagira, le quartier Brasserie a également été touché. « Neuf maisons sont parties en fumée et deux autres ont été détruites pour stopper l’incendie », rapporte Godefroid Rushunda, rapporteur de la société civile locale. Les sinistrés, dont de nombreuses femmes et enfants, dorment à la belle étoile, exposés aux intempéries et à l’insécurité.
Face à l’ampleur des dégâts, les sociétés civiles de Nyalukemba et Mulambula lancent un cri d’alarme aux autorités et aux personnes de bonne volonté pour venir en aide aux victimes.
Ces deux incendies s’ajoutent à une longue série de drames similaires survenus au cours des dernières semaines à Bukavu. Le 16 juillet, un violent incendie a dévasté l’avenue Kadhuru, au quartier Nyakaliba, atteignant même les abords de l’église catholique du Lycée Wima et l’ITFM. Aucun décès n’a été signalé, mais les dégâts matériels ont été importants.
Trois jours plus tôt, le 13 juillet, à Cibera (en face de la Bralima), plusieurs habitations ont été détruites par les flammes. Une semaine auparavant, le 5 juillet, un autre incendie sur l’avenue Muhungu Telecom (quartier Ndendere) avait coûté la vie à une jeune mère et à son enfant, tandis que 17 maisons étaient réduites en cendres.
Le 4 juillet, à Bizimana (quartier Panzi), trois enfants d’une même famille ont péri dans un incendie qui a également détruit huit habitations. Un autre drame similaire s’est produit dans la nuit du 2 au 3 juillet sur l’avenue Kadurhu à Nyakaliba (commune de Kadutu), où un enfant de 7 ans est mort et des dizaines de maisons ont été détruites.
Le 14 juin, à Nyamiera, à la limite des communes de Kadutu et du territoire de Kabare, plus de 100 maisons ont été consumées par un incendie d’une rare violence, laissant des centaines de familles sans
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Selon plusieurs sources locales, la plupart de ces incendies seraient liés à des installations électriques défectueuses, à des surtensions ou au non-respect des normes de sécurité domestique. Dans un contexte urbain marqué par la promiscuité, l’absence de planification et de moyens de prévention, les risques d’incendie restent élevés.
En l’espace d’un mois, Bukavu a enregistré plus d’une dizaine de décès, des centaines de maisons réduites en cendres et des milliers de sinistrés. Les quartiers les plus pauvres et les plus densément peuplés, souvent construits dans l’informel, en paient le plus lourd tribut.
Face à cette situation alarmante, les acteurs de la société civile appellent à une intervention urgente des autorités locales, des services de la Protection civile, ainsi que des organisations humanitaires pour venir en aide aux sinistrés, renforcer les campagnes de prévention et améliorer les infrastructures électriques.
Il y a urgence à renforcer la planification urbaine, former la population aux gestes de sécurité, installer des points d’eau pour lutter contre les feux et surtout, mettre en place des plans de prévention et de réponse rapide face aux incendies, désormais récurrents dans la ville.
Denise Neema, Stagiaire La Prunelle RDC, Dinah Mushagalusa, Guylaine Nabintu (Stagiaires UOB)