Des journalistes accompagnés par quelques organisations de défense des droits de la femme, sont descendus dans les rues de Bukavu ce mercredi 26 janvier 2022 pour réclamer un procès équitable, pour le meurtre de la journaliste Charline Kitoko Safi, le 9 janvier dernier à Kamituga, dans la province du Sud-Kivu.
A travers cette action, les journalistes de la ville de Bukavu et les défenseurs des droits humains voulaient ainsi hausser le ton pour que l’auteur de ce meurtre soit jugé, et que réparation soit opérée en faveur de sa famille et ses dépendants.
Calicots et banderoles à la main, les journalistes et DDH, hommes comme femmes, ont exprimé leur mécontentement de voir une femme mourir dans des conditions pareilles. Cette journaliste à la radio Vision Shala, station de Kamituga, aurait perdu la vie après des coups lui administrés par son mari.
Meurtre d’une journaliste à Kamituga : AFEM juge inacceptable cet acte criminel https://t.co/a8AXpyQcik
— LAPRUNELLERDC.CD (@laprunellerdc) January 12, 2022
Dans leur mémorandum remis au Gouverneur ad intérim du Sud-Kivu, les journalistes ont exprimé leur souci de voir cette violence conjugale dont a été victime Charline Kitoko, ne plus se reproduire.
Justin Kyanga, Directeur de la chaine Vision Shala, indique que la corporation des journalistes du Sud-Kivu voudrait voir le bourreau de Charline Kitoko être condamné, et que son enfant restée orpheline soit prise en charge.
«Nous avons marché pour honorer la mémoire de notre consœur en réclamant notamment une justice équitable, une justice de qualité et que les préjudices puissent être réparés. C’est vrai que notre consœur n’est plus de ce monde mais elle a quand même laissé une orpheline de deux ans. Nous pensons que cet engouement d’aujourd’hui va devoir bénéficier dans l’avenir à cette orpheline qui n’a que deux ans et qui vient de voir sa mère disparaitre comme ça. Nous disons merci à toutes ces organisations qui promeuvent les droits de la femme et qui ont accepté d’abandonner toutes leurs occupations aujourd’hui pour manifester devant le pouvoir public et pousser de plus en plus haut la voix de la réclamation contre un traitement inhumain que la consœur a eu à subir. C’est un message que nous lançons à l’endroit des défenseurs des droits humains du côté de Kamituga de pouvoir imiter ce qui vient d’être fait ici de sorte que la mémoire de notre consœur puisse se reposer en paix et que réparation des préjudices soit opérée,» a-t-il insisté.
Cette marche des journalistes a connu la participation du Bureau de coordination de la Société Civile du Sud-Kivu, et plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme et de la femme, notamment l’Association des Femmes des Médias (AFEM), Vision Sociale, Partenariat pour la Protection Intégrée (PPI), ainsi que plusieurs autres acteurs de la Société Civile.
Pour rappel, Charline Kitoko, 21 ans, est décédée le 9 janvier 2022 après avoir été tabassée par son mari. Selon les membres de la famille, la victime a été violemment battue par son conjoint au retour d’une fête organisée par sa radio. Les rapports de l’autopsie auraient attesté que la jeune journaliste est bel et bien morte des coups et blessures lui infligés par son conjoint.
Bertin Bulonza