Quarante femmes et jeunes protecteurs communautaires viennent de clôturer, ce jeudi 31 juillet 2025 à Bukavu, une formation de trois jours sur l’utilisation sécurisée des hotspots et du numérique, avec pour objectif de renforcer leur rôle dans la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) facilitées par la technologie.
Organisée par l’ONG ACADHOSHA dans le cadre d’un projet soutenu par ONU Femmes et financé par la MONUSCO, cette initiative s’inscrit dans la mise en œuvre du Plan de transition de l’ONU au Sud-Kivu. L’atelier s’est tenu dans la salle Auditorium de la Femme, du 29 au 31 juillet, en prélude à une série d’autres formations prévues également à Kalehe et Mwenga.
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Durant les travaux, les participants ont exploré divers thèmes tels que les formes de VBG en ligne, les usages abusifs des hotspots, les risques liés au piratage, à la sextorsion, au harcèlement numérique et aux usurpations d’identité. Ils ont également réfléchi à des stratégies concrètes pour protéger les femmes et les filles dans les espaces numériques.
À la clôture, une feuille de route communautaire a été élaborée. Elle propose notamment l’organisation de séances d’information sur les risques liés au numérique, la vulgarisation des lois sur les VBG, ainsi que des causeries éducatives et assemblées avec les jeunes pour sensibiliser aux bonnes pratiques numériques.
« Quand on ne sait pas faire la différence entre un compte privé et un compte collectif, cela peut entraîner de graves dérives. Ce type de formation est crucial pour changer les mentalités », a insisté l’un des facilitateurs.
En plus des sessions théoriques, les participants ont reçu des kits de protection de base et des outils de communication, pour renforcer leur rôle de sentinelles communautaires. Ces outils serviront à collecter des alertes et à établir un lien plus structuré avec les mécanismes de protection formels.
Le contexte de ces ateliers trouve sa justification dans la multiplication des cas de cyberviolence, notamment en milieu urbain et rural, où le numérique est parfois détourné à des fins de harcèlement, de propagande haineuse ou de violences sexuelles, en particulier dans des zones touchées par les conflits.
« Cet atelier a été une véritable ouverture des yeux sur les violences numériques. Nous nous engageons à sensibiliser dans nos communautés », a témoigné une participante.
ACADHOSHA prévoit de poursuivre cet accompagnement avec la redynamisation des groupes de protection communautaire existants et l’appui aux mécanismes de prévention dans les zones ciblées par le projet.