L’organisation « Accountability Lab » a présenté au public les résultats de la première année de mise en œuvre de son programme « Renforcer l’intégrité en République Démocratique du Congo ». Un programme qui vise à contribuer aux efforts de lutte et de réduction de la corruption en RDC.
Au cours d’un atelier tenu à Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu ce mercredi 28 juin courant, cette organisation non-gouvernementale a présenté aux invités les résultats déjà atteints par ce méga programme à travers ses trois objectifs à savoir : la campagne « integrity Icon ou icone de l’intégrité », la bourse du cinéma et l’incubateur de redevabilité et Civic action teams, CIVATS en sigle.
Il ressort de ces résultats que l’année 2021, qui est la première année de mise en œuvre du programme « Renforcer l’intégrité en RDC », a été une année non seulement de naissance mais également des pleines réalisations des progrès passionnants pour l’organisation.
A travers le premier objectif de « Integrity Icon » ce programme a permis le couronnement de 5 fonctionnaires publics les plus honnêtes de la province du Sud-Kivu à travers un vote populaire qui avait touché 64 849 personnes.
L’objectif étant de créer des rôles-modèles et célébrer les fonctionnaires et les organisations de la Société Civile honnêtes mais également inspirer les jeunes en leur montrant que le gouvernement est un parcours professionnel où on peut travailler avec intégrité et honnêteté.
Ces 5 fonctionnaires publics les plus honnêtes avaient été nommés et célébrés à Bukavu.
A travers le deuxième objectif de la bourse du cinéma et l’incubateur, des films cinématographiques ont été réalisés pour un plaidoyer pour pousser les responsables gouvernementaux à apporter des changements clés en matière de transparence fiscale.
Ici l’organisation à travers son incubateur de redevabilité a réalisé des séances de sensibilisation et a apporté des soutiens aux jeunes entrepreneurs qui portent des idées innovantes et ascendantes en matière de transparence fiscale.
Pour le troisième objectif du programme à savoir le « Civic Action teams » (CIVACTS), des recherches ont été menées à Bukavu pour tenter de comprendre la compréhension des citoyens ordinaires sur la gouvernance participative. Il ressort des enquêtes menées que la majorité de la population n’a pas de connaissance sur la participation civique.
Plus de 80% des personnes ont affirmé ne pas être satisfaites par la gestion de leur entité. Dans le rapport des enquêtes, les résultats de la collecte dans les trois communes de la ville de Bukavu ont démontré la nécessité d’encourager le dialogue et les discussions entre les autorités et les citoyens à travers les groupes conjoints de travail pour garantir la collaboration, le rétablissement de la confiance entre eux et faire la construction de l’intégrité et de la redevabilité.
Parlant des grands défis rencontrés par le programme dans la communauté pour cette première année de mise en œuvre, l’organisation a noté qu’en RDC la lutte contre la corruption, l’exigence de redevabilité et la transparence budgétaire sont des domaines qui restent sensibles et craint des représailles.
D’autres défis évoqués sont : le manque d’espoir du changement par la majorité de la population, la faible connaissance des citoyens comme les autorités de leurs droits et devoirs, le vide et insuffisance juridique (le droit et l’accès à l’information, la lutte contre la corruption etc).
Du lancement de la deuxième année du programme
Après présentation de tous ces résultats pour la première année de mise en œuvre du programme, Loketo Evariste Ours, Chef des programmes de « Accountability Lab » en RDC annoncé la poursuite imminente des activités du programme pour la deuxième année en cours qui va jusqu’en 2023.
Selon lui, le programme va continuer avec ses trois piliers. Déjà au cours de l’atelier de lancement de cette deuxième année du programme, le lancement des nominations sur terrain des fonctionnaires intègres pour cette saison à travers « integrity Icon » a eu lieu.
S’en est suivie la signature des actes d’engagements des parties prenantes pour un meilleur accompagnement du programme.
« C’était une manière de rendre compte aux différentes parties prenantes. Présenter les résultats, les défis et les perspectives du programme. Ce programme a trois projets et qui, tous s’inter-complètent, pour la reforme ou la promotion des bonnes valeurs citoyennes, la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption. Ce que nous devons retenir est qu’il y a des bons progrès. Il y a également cette volonté de vouloir voir les choses changer. Notre travail c’est un travail de changement, un travail de reformes des normes. C’est un processus et je crois qu’on va continuer avec la suite des activités de la première année et surtout beaucoup plus initier des nouvelles activités comme une nouvelle campagne « Intigrity Icon, la bourse du cinéma avec la nouvelle cohorte et l’incubateur de redevabilité comme la suite des études CIVASTS que nous allons encore mener pour plus des résultats », a laissé entendre Loketo Ours.
Au nom du Ministre provincial du plan au Sud-Kivu, le professeur Augustin Ruchogeza, son Directeur de cabinet a loué la qualité des résultats atteints par le programme « Renforcer l’intégrité en RDC » pour cette première année de mise en œuvre.
Celui-ci a salué un programme, qui selon lui, s’inscrit dans la politique du gouvernement provincial de poursuivre le développement à travers la lutte contre la corruption.
« Le Gouvernement provincial vous rassure de son appui politique pour que ce projet atteigne ses objectifs et produise des résultats », a rassuré le prof Augustin Ruchogeza.
Il faut noter que le programme « Renforcer l’intégrité en RDC » est un programme financé pour la province du Sud-Kivu pour une durée de deux ans par le Département d’Etat Américain. L’objectif général de ce programme est de contribuer aux efforts visant à réduire la corruption en RDC en donnant à la Société Civile les moyens de soutenir l’intégrité par le biais d’une campagne créative et positive, en mobilisant les jeunes pour qu’ils s’opposent à la corruption grâce à une bourse de cinéma et à un incubateur de redevabilité et en faisant pression pour une plus grande transparence fiscale et des boucles de rétroaction sur les questions fiscales.
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