15 octobre 2014, 33 habitants du quartier Ngadi en commune Ruwenzori dans la ville de Beni étaient tués. Pendant six ans, les massacres se sont généralisés avec plus de 4000 civils tués. Plusieurs activités ont été au rendez-vous ce jeudi dans la région.
C’est entre autres des marches pacifiques, des méditations et une messe d’action de grâce en mémoire des premières victimes de cette série des tueries signalées au quartier Ngadi en commune Ruwenzori.
Quelques autorités locales, des élus de la région et des acteurs de la société civile ont pris part à cette messe.
Le célébrant du jour a, dans son homélie tiré de l’Évangile selon Luc, appelé la population à garder son espoir.
« Tôt ou tard Beni connaîtra la paix« , a dit l’Abbé curé Syrien Mulondi de la paroisse saint Gustave de Paida, qui s’est joint ainsi à la douleur des habitants depuis Ngadi.
« Nos yeux sont un peu cachés parce que nous avons pleuré depuis des années, nous perdons les jeunes, les vieux, les femmes voire des femmes enceintes qui sont éventrées. D’autres découpées à la machette et d’autres encore tués par balle. Il y’a aussi des militaires qui meurent mais Dieu écoute nos pleurs, un jour nous serons soulagés et les pleures vont cesser dans notre pays en général et à Béni en particulier »
6 ans après, le président de la société civile de Ngadi garde encore en mémoire les faits du 15 octobre 2014, il lance un plaidoyer en faveur des veuves et orphelins de cette série des tueries.
« Nous avons été massacrés le 15 octobre 2014, c’était à 19 heures 15. Nous, on a vécu ça comme un jeu ce n’est que le matin nous nous sommes rendus compte que les gens ont été tués, nous avons des veuves, orphelins que l’État nous aide à les a encadré, nous n’avons même une structure sanitaire à Ngadi. Donc, nous faisons face à un défi sanitaire et éducationnelle »
Les habitants de Ngadi à l’instar de cette femme pensent qu’après 6 ans, c’est inconcevable que les habitants continuent à être tués.
« Je suis très colère, nous sommes exterminés quand ce sont les maï-maï qui attaquent l’armée se mobilise mais pourquoi ce n’est pas le cas pour les ADF?, Nous voulons la paix », a-t-elle laissé entendre.
Pour rappel, c’est une trentaine des civils qui ont péri lors de cette incursion rebelle du 15 octobre 2014 qualifiée jusqu’à à ces jours comme premiers massacres des civils à Béni.
Richard Kaponirwe