Le 27 janvier 2025, une méga marche pacifique a eu lieu à Bukavu, dans le Sud-Kivu, où des milliers de manifestants ont exprimé leur ferme opposition à la guerre imposée par le Rwanda à travers le M23. À l’issue de cette manifestation, un mémorandum a été remis aux autorités provinciales avec des recommandations claires pour résoudre la crise qui frappe l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC).
La marche, qui a démarré à la place Munzihirwa à Nyawera, a traversé la principale rue Patrice Emery Lumumba avant d’atteindre la place de l’Indépendance, où un mémorandum a été lu. Des slogans tels que « Non à la guerre, oui à la paix à l’Est de la RDC » et « 30 ans de guerre, 30 ans d’atrocités » ont résonné dans la ville.
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Les manifestants, composés de citoyens, d’organisations locales telles que La Prunelle RDC asbl, de partis politiques, et des représentants de l’exécutif provincial, ont exprimé leur soutien aux Forces Armées de la RDC (FARDC) et aux Wazalendo dans leur lutte pour la paix.
Dans le mémorandum, la Société Civile du Sud-Kivu, représentant les manifestants a exprimé sa déception face à l’inefficacité de la réunion extraordinaire du Conseil de Sécurité de l’ONU tenue le 26 janvier 2025, qui n’a pas donné de résolution contraignante malgré les appels répétés au cessez-le-feu et au retrait des troupes rwandaises du sol congolais.
La situation sécuritaire dans la région est de plus en plus précaire, et la crise humanitaire est catastrophique, avec des milliers de déplacés en quête de sécurité. Dans ce contexte, la Société Civile a formulé plusieurs recommandations pour mettre fin à la guerre et apporter une solution durable :
Pour le Conseil de Sécurité de l’ONU : La Société Civile a demandé à l’ONU d’imposer des sanctions sévères contre le Rwanda, pays jugé agresseur, et de favoriser des partenariats économiques « gagnant-gagnant » pour exploiter les richesses de la RDC sans recourir à la violence.
Pour les structures garantes de l’Accord Cadre d’Addis-Abeba : La Société Civile a recommandé la convocation d’une conférence pour la paix, incluant toutes les parties prenantes et les leaders religieux des provinces en guerre, pour mettre définitivement fin à la crise.
Pour le Gouvernement congolais : La Société Civile a appelé le Président de la République à réévaluer les opérations militaires et à ne pas céder aux pressions de certains politiciens demandant l’instauration d’un état de siège dans le Sud-Kivu. Il a également été demandé au gouvernement de prendre des mesures immédiates pour protéger les populations civiles et fournir une assistance humanitaire.
Pour les belligérants : Un appel a été lancé aux forces en conflit pour qu’elles cessent immédiatement les hostilités et respectent les droits humains, notamment en cessant d’attaquer les civils et les camps de déplacés.
La Société Civile du Sud-Kivu a également insisté sur l’importance de la solidarité entre les provinces de la RDC et de la mobilisation de la diaspora pour dire non à la guerre et oui à la paix. Elle a aussi encouragé la population à rester mobilisée pour soutenir les FARDC et les Wazalendo, tout en continuant à dénoncer les mouvements suspects et à fournir une aide humanitaire aux déplacés.
En clair, la Société Civile appelle à une action collective et urgente pour mettre fin à la violence et garantir la paix durable à l’Est de la RDC. Elle a également insisté sur la nécessité de plaider au niveau international pour la protection des défenseurs des droits humains et des leaders de la Société civile dans les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu et Ituri.
Vinciane Ntabala
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