L’archevêque de Bukavu, François Xavier Maroy, a lancé un appel à l’unité nationale en cette période difficile marquée par l’agression rwandaise contre la République Démocratique du Congo. Dans un message rendu public ce jeudi 23 janvier 2025, il encourage la population congolaise à maintenir l’élan de solidarité, en particulier envers les victimes des violences et des déplacements forcés. Il exhorte chacun à faire preuve de vigilance et à rejeter toute forme de haine ou de vengeance, notamment par des actes de vandalisme ou de pillages.
Dans ce message, l’archevêque rappelle que l’Église venait tout juste de célébrer la naissance de Jésus-Christ lors des fêtes de Noël 2024, et l’ouverture de l’année jubilaire 2025 par le pape François. Il mentionne également les célébrations de la Sainte Famille et de la fête de Marie Mère de Dieu, au cours desquelles des prières ont été élevées pour la paix, en particulier en RDC, où la situation sécuritaire dans l’Est reste préoccupante.
François Xavier Maroy exprime son regret face à la situation tragique qui dure depuis deux ans : de nombreux Congolais, forcés à fuir, se retrouvent dans des camps non sécurisés, et des villages sont désertés ou saturés de déplacés.
« Si je sors dans la campagne, voici les victimes de l’épée ; si je rentre dans la ville, voici les torturés par la faim », dit-il, citant le prophète Jérémie, pour illustrer la souffrance des populations.
L’archevêque pose la question de savoir s’il est moral de négocier des gains politiques ou économiques sur les souffrances de ses compatriotes. Il rappelle que ceux qui souhaitent diriger doivent le prouver par des actions concrètes visant à sécuriser les populations. Selon lui, « C’est la reddition de comptes » qui doit primer.
« Nous sommes tous frères et sœurs créés à l’image d’un seul Dieu et nous sommes appelés à bâtir la paix », affirme-t-il.
François Xavier rappelle que rien ne peut justifier une agression contre des civils et que la guerre détruit les fondements du dialogue, de la tolérance et de la fraternité.
Face à la violence, il appelle les Congolais à résister avec force, guidés par la foi, sans se laisser entraîner dans un cycle de vengeance. Il invite également à éviter la propagation de fausses informations qui pourraient semer la confusion et la nervosité.
En cette année sainte et jubilaire, l’archevêque exhorte les habitants de l’Est à se souvenir de quelques principes clés : ne pas se laisser entraîner par l’esprit du mal, prier pour la paix dans la région des Grands-Lacs, et respecter les lieux de vie de chaque communauté pour éviter des errances sans issue ou l’emprise de groupes armés.
L’appel à la résistance se conclut par un message d’amour de la patrie : « Chers frères et sœurs, restons chez nous, n’abandonnons pas nos villages et nos maisons. Nous n’avons qu’une seule patrie, qu’il nous faut protéger et préserver ».
L’archevêque appelle enfin les responsables politiques et militaires à assumer pleinement leur rôle pour protéger le peuple congolais et défendre la nation.
Dans son message, il insiste sur la nécessité de maintenir l’élan de solidarité, notamment envers les victimes de la guerre, tout en restant vigilants et fermes contre toute forme de haine, de violence et de pillages.
Séraphin Mapenzi