Des femmes réunies au sein des Organisations et Plateformes de la Société Civile et femmes Politiques disent exiger la fin immédiate et sans condition des hostilités dans le Nord-Kivu à la suite de la guerre menée par des terroristes du M23 dans plusieurs villages et localités de cette province.
Position exprimée dans une déclaration adressée au Chef de l’Etat Félix Tshisekedi ce mercredi 29 juin 2022.
« Nous femmes de la Province du Sud-Kivu, réunies au sein des organisations et plateformes de la Société Civile Congolaise et les femmes politiques, vivons des crises politiques et sécuritaires dont les évènements macabres plongent les communautés de l’Est de la RDC dans l’insécurité́, les troubles et les désarrois depuis plus de deux décennies : de crimes de masses perpétrés contre les populations civiles par des groupes armés, des massacres, des incendies des maisons obligeant des populations entières à errer sur leur propre territoire sans assistance humanitaire conséquente et dans le silence le plus coupable de la communauté internationale. Monsieur le Président, comme cela ne suffisait pas, aujourd’hui Bunagana et certains villages environnants notamment Rukumu, Shangi, Bikenge, Nkonkwe et Bukina,… sont sous occupation des terroristes du M23 soutenu par le Rwanda et sans que vous demandiez officiellement au Conseil de Sécurité des Nations Unies de condamner cette agression», dit cette déclaration lue par Angélique Kasi, de la composante Femmes de la Société Civile.
Pour ces femmes, des groupes rebelles étrangers sur le sol congolais doivent se retirer.
« Nous exigeons la non-négociation avec les groupes terroristes qui portent le sang des congolais sur leurs mains. L’application du chapitre 7 de la MONUSCO. La restructuration des FARDC ; le refus de l’entrée de la force régionale de l’EAC ; faire du service militaire une obligation pour tous les finalistes de l’école secondaire cfr article 63 de la constitution. Faire participer les femmes à tous les processus de pacification et relèvement du pays et à tous les niveaux. Le respect de la dignité humaine et cessation de toute forme de xénophobie car toute vie est sacrée. », expliquent-elles.
Pour elles, entant que femmes qui donnent et protègent la vie humaine, elles ont pris le temps d’analyser ce que prévoit la constitution par rapport aux responsabilités des uns et des autres relative à la sécurité de l’Etat.
« Nous recommandons au Président d’écrire urgemment au Conseil de Sécurité́ de reconnaitre et condamner l’agression de la RDC et prendre des sanctions exemplaires aux pays voisins qui continuent à endeuiller la RDC. Exiger au Conseil de Sécurité de lever l’obligation de la notification préalable imposée à la RDC pour l’achat des armes et munitions et le maintien de l’embargo d’achat des armes aux groupes armés locaux et étrangers opérant en RDC… Aux FARDC et autres services de sécurité de croire en l’accompagnement et au soutien des femmes dans le combat pour la dignité du congolais et de l’intégrité de la RDC ; de garder toujours le moral haut dans la défense de la patrie. A nous population, de demeurer mobilisée et d’appliquer l’article 63 de la RDC ; de se mobiliser pour barrer la route à toute entreprise ou manœuvre tendant à mettre en péril la sécurité au niveau tant provincial, national que régional ».
Les femmes du Sud-Kivu recommandent également aux groupes armés locaux d’accepter la main tendue du Président de la République en déposant les armes sans condition en vue de pacifier l’Est de la RDC.
« De s’inscrire désormais dans le schéma de la paix et du développement dans leurs entités respectives. De s’inscrire dans la logique de la justice transitionnelle en demandant officiellement pardon pour les atrocités commises sur des millions de victimes innocentes et abandonnées à leur triste sort. Aux congolais qui sont dans le M23 de reconnaitre qu’ils ont trahit la nation et seront traités comme tel car ayant pactisé avec le pays agresseur ; de déposer sans condition les armes et de ne pas intégrer l’armée congolaise car les FARDC ne sont pas le réservoir des traitres et criminels. » Insistent-elles.
Disons que cette déclaration a été signée par une vingtaine d’organisations dont le BCSC, COSIC, ACODESKI, Dignité Humaine, AFEJUCO, AFEM, CCF, Héritiers de la Justice…