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La majorité des pays de l’Union européenne ont commencé le week-end la vaccination de leurs populations contre le Coronavirus. Mais où en est l’Afrique dans cette course ?

Livrées samedi, les premières doses du vaccin Pfizer-BioNtech ont été injectées symboliquement en Italie, à 2 prestataires des soins. Selon AFP, à Crémone, en Lombardie (nord), la région la plus touchée du pays, l’hôpital a administré ses premiers vaccins; là où il y a moins d’un an les malades étaient triés sous des tentes dressées dans l’urgence.

Pays le plus meurtri de l’Union européenne avec près de 72.000 morts, reconfinée depuis mi-décembre; l’Italie espère grâce à ce vaccin, se tirer de la crise imposée par la pandémie.

En Espagne, c’est Araceli Rosario Hidalgo Sanchez, 96 ans, qui était la première à être vaccinée, dans une maison de retraite de Guadalajara (centre). Elle a confié, dans un sourire, ne « rien » avoir senti lorsque le vaccin lui a été administré.

L’Allemagne, la Hongrie et la Slovaquie avaient ouvert la marche samedi dans l’UE, avec un jour d’avance sur le lancement officiel de la campagne.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a qualifié le début de cette campagne de « moment touchant d’unité » ; et d’histoire de succès européenne, ajoutant que cela allait « aider à revenir progressivement à nos vies normales ».

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Le président français Emmanuel Macron, rappelant sur Twitter que le vaccin était gratuit et non obligatoire dans son pays; a espéré que « la raison et la science (allaient) nous guider », alors que la majorité des Français (56%) n’envisagent pas de se faire vacciner contre le Covid-19, selon un sondage.

Ailleurs en Europe, un archevêque de 84 ans en Slovénie, un chef de service des maladies infectieuses au Portugal; ou la première infirmière à avoir soigné en février un patient atteint de Covid-19 en Roumanie; ont été les premiers à avoir été vaccinés dans leurs pays respectifs.

Hors UE, la Norvège a également commencé sa campagne vaccinale dimanche, tout comme le sultanat d’Oman; le dernier membre du Conseil de coopération du Golfe (Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Qatar et Koweït) à s’y mettre.

Avant eux, de nombreux autres pays à travers le monde avaient commencé à vacciner contre le Covid-19; qui a fait plus de 1.764.872 morts et contaminé plus de 80 millions de personnes, selon le bilan ce lundi matin.

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La Chine a été la première à le faire, début décembre. La Russie, le Royaume-Uni, les Etats-Unis, le Canada, le Mexique, le Chili, entre autres, lui ont emboîté le pas.

Bien que ces premières injections donnent une lueur d’espoir, des inquiétudes sont nées ces derniers jours après le signalement; dans de plus en plus de pays, de la nouvelle souche du coronavirus. La Jordanie, le Portugal, le Canada, l’Italie, la Suède, l’Espagne, le Japon, la France et la Corée du Sud; sont parmi les derniers en date à avoir détecté ce variant britannique possiblement plus contagieux.

Le groupe pharmaceutique britannique AstraZeneca a cependant affirmé ce dimanche, être parvenu à une « protection de 100% » contre les formes sévères du Covid-19; avec son vaccin mis au point avec l’université d’Oxford, très attendu car peu coûteux et ne requérant pas une température aussi basse que celui de Pfizer/BioNTech (-80 °C).

« Une course au vaccin qui ne laisse personne indifférent »

Alors que l’Occident s’active, sur le continent africain les lignes ne bougent pas encore. Bien que moins touché jusqu’ici (61.000 décès pour 2.600.000 cas), aucun pays de l’Afrique n’a entamé jusqu’ici une quelconque campagne de vaccination.

Toutefois, dans un entretien avec TV5 Monde, Mamady Traoré, Médecin et référent vaccination et réponses aux épidémies; chez Médecins Sans Frontières France (MSF), a rassuré ce dimanche que plusieurs mécanismes d’action sont en cours au niveau africain, avec la volonté des pays de se procurer de ces vaccins anti-Covid..

«Comme vous le savez, les pays à revenus élevés, les pays occidentaux, les États-Unis, ont pris le risque de financer certaines firmes pharmaceutiques; sans savoir si les vaccins allaient être efficaces ou pas. Ces pays ont eu des accords bilatéraux avec ces firmes pharmaceutiques. Ils ont donc accès aux premiers vaccins disponibles et homologués aujourd’hui. Ces vaccins sont beaucoup plus orientés pour ces pays; parce qu’ils ont eu des préfinancements, ce qui leur donne des avantages. Les pays africains ne peuvent compter que sur les donateurs pour pouvoir avoir ces vaccins. pays africains jouent un peu la carte géopolitique. Les pays qui sont plus proches de la Chine vont négocier avec elle pour avoir le vaccin Sinopharm comme l’a fait le Maroc; et ceux qui ont des liens forts avec la Russie vont faire de même pour avoir leur vaccin Spoutnik-V.» a-t-il dit.

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Mamady Traoré estime que d’autres pays essayent de négocier à différents niveaux mais pour le moment rien n’est signé; comme la Guinée qui a annoncé être intéressée par le vaccin russe Spoutnik-V.

Il estime qu’il y a un besoin urgent de vaccins. A défaut du financement du vaccin COVAX qui garantira un accès juste et équitable à tous les pays (92 pays à revenus faibles et moyens, parmi eux plus de la moitié Africains); il estime que les Etats africains devraient plus attendre les investissements extérieurs pour financer l’achat de vaccins; comme l’Afrique du Sud qui a des ambitions pour produire localement un vaccin.

Museza Cikuru

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