Le président sortant des Etats-Unis, Donald Trump, a déclaré depuis la Maison Blanche être le vainqueur des élections américaines. Il a affirmé, alors que les voix continuent à être comptabilisées, être le vainqueur présumé des « votes légaux ».
Il y a deux jours déjà qu’il avait ténu la même déclaration. « Nous étions en train de remporter cette élection. Et franchement, nous l’avons remportée », avait-il dit.
Cette déclaration de Donald Trump n’est pas sans rappeler celle de l’opposant guinéen Cellou Dalein Diallo qui le 19 octobre, alors que le décompte des voix était en cours, s’était proclamé vainqueur des présidentielles. Les élections qu’il perdra à la fin du décompte en faveur du président sortant Alpha Condé, qui briguait un troisième mandat.
Au Congo Kinshasa, lors des élections de 2011, l’opposant Etienne Tshisekedi, s’était proclamé vainqueur face au président sortant Joseph Kabila, alors que la commission électorale disait le contraire. Il avait même prêté serment dans sa résidence.
Il faut dire que les candidats se déclarant vainqueurs avant la publication des résultats en Afrique viennent de l’opposition. Pour le cas Trump, ça étonne encore plus en Afrique où les présidents sortants ne contestent jamais les élections, ils les remportent toujours.
Il faut tout de même rappeler le cas de l’ex-président Gambien Yaya-Jammeh. En étant au pouvoir, il avait décidé de contester la victoire de son adversaire Adama Barrow. Une victoire qu’il avait fini par reconnaître avant de se rétracter.
Des pays de merde
En janvier 2018, alors que Donald Trump s’entretenait avec des parlementaires sur la question d’immigration, il s’était emporté en traitant certains pays africains des « pays de merde ».
L’Afrique connaît beaucoup des problèmes de nature économique, sociale et politique. Sur le plan politique, il faut dire que les élections sont toujours des moments des tensions. Elles aboutissent souvent à des affrontements suite aux contestations des résultats liées aux fraudes.
Fraude électorale, ce terme serait la marque déposée des élections en Afrique. Entendre le président de la plus grande démocratie du monde en parler pour son pays, cela étonne plus d’un dans ce continent.
Mais ce qui étonne plus, est de voir que Donald Trump en parler et se proclamer président. Ce qui, selon plusieurs observateurs, amplifie le sentiment de méfiance entre citoyens et alimente les tensions. Beaucoup craignent, comme en Afrique, assister à des scènes de violences liées aux contestations des résultats.
L’on se demande alors si le 45ème président des Etats-Unis ne serait-il pas en train de transformer son pays en « pays de merde ». Un élément qui le rapprocherait encore plus des hommes politiques d’Afrique.
Cependant, Joe Biden a pris un net avantage avec 264 grands électeurs contre 214 pour Donald Trump. Il lui manque encore 6 grands électeurs pour être proclamé vainqueur du scrutin.
Thomas Uzima