Intervenons-nous

Dans son rapport rendu public dans ce mois de juillet 2020, l’organisation internationale des droits humains, Human Rights Watch; s’inquiète de la tendance à la hausse des intimidations, arrestations et détentions arbitraires; des défenseurs des droits de l’homme, journalistes et membres de partis politiques dans plusieurs provinces de la RDC; depuis le début de l’année.

Ces cas de menaces, harcèlement et arrestations arbitraires, concernent des individus ayant exercé leurs droits fondamentaux à la liberté d’expression ou de réunion pacifique. Plusieurs ont été accusés d’outrage à l’autorité.

Ils figurent parmi les 39 cas documentés par l’organisation; qui affirme toutefois qu’il existe bien d’autres incidents qui n’ont pas fait l’objet d’enquêtes.

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Pour la province de l’Équateur par exemple, l’organisation fait savoir qu’en date du 7 juillet; la cour d’appel a condamné un activiste, Joseph Bayoko Lokondo, à une peine de prison de 6 mois avec sursis; annulant la peine de 13 mois d’emprisonnement pour outrage à un membre du gouvernement et propos diffamatoires.

Au Kongo-Central, HRW renseigne que le 12 juillet, des fonctionnaires de l’Agence Nationale de Renseignements ont arrêté Patrick Palata; journaliste de Tala Tala TV à Matadi. Il a été interrogé sur une série d’interviews télévisées enregistrées la veille de son arrestation; alors qu’il enquêtait sur la mort d’une femme qui aurait été tuée par balle; par l’un des gardes personnels du Gouverneur pendant une manifestation contre les péages routiers.

Au Nord-Kivu par contre, Jimmy Nzialy, avocat et coordinateur national du groupe Génération Positive-RDC; a été détenu dans une cellule du bureau du procureur à Goma, le 27 mai, après une plainte déposée par Patrick Munyomo; un membre du parlement, l’accusant d’outrage et de diffamation. Jimmy Nzialy a été libéré sous caution le 13 juin.

Espoir Miganda Mugisho, le président de la société civile du quartier de Mugunga à Goma, a été arrêté le 2 juin et accusé d’outrage à autorité  et du meurtre de deux agents de police, après qu’il a dénoncé la criminalité présumée de certains agents de police.

Pour la province du Sankuru, HRW fait savoir qu’à Lodja, Joseph Omega, un journaliste; a été arrêté le 12 mai et emprisonné après que deux membres du parlement de la province; l’ont accusé de propos diffamatoires et d’insultes.

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Au Nord-Ubangi, l’organisation renseigne qu’au 16 juillet, des fonctionnaires de l’ANR ont convoqué cinq membres de plusieurs groupes locaux; pour les interroger après qu’ils ont publié une déclaration commune dans les médias; sur la situation politique dans la province.

Au Sud-Ubangi, HRW rapporte qu’en date du 24 avril, la police a arrêté Alexandre Robert Mawelu, un journaliste de Radio Liberté à Gemena; et l’a transféré à la prison militaire d’Angenga. L’arrestation a eu lieu après qu’Alexandre Robert Mawelu; ait critiqué le Gouverneur de province dans un groupe WhatsApp lié à son émission de radio.

A la Mongala, l’organisation renseigne que Peter Tetunabo, Taylor Engonga et Yannick Mokanga; trois activistes, et Fabrice Ngani, journaliste, ont été arrêtés arbitrairement le 9 mai; alors qu’ils étaient sur le point d’adresser une note au parlement provincial; critiquant le Gouverneur Ngbundu Malengo pour mauvaise gestion.

Au Lualaba, Mike Lameki, un activiste travaillant sur les questions minières, a expliqué qu’il a reçu des appels anonymes; les menaçant lui et sa famille après sa participation à un programme sur Radio Top Lualaba le 19 mai. Pendant ce programme, Mike Lameki a déclaré que le gouvernement et l’assemblée de la province devraient envisager de répondre à l’appel de personnes à Kolwezi; la capitale de la province, demandant la démission du ministre de l’intérieur provincial, en raison de l’insécurité croissante dans la ville.

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Au Kasaï-Oriental, HRW fait savoir que le 8 mai, Serge Kayeye et Jean-Baptiste Kabeya; deux journalistes travaillant pour Radio Fondation Daniel Madimba,; ont été arrêtés à une barrière de péage sur la route menant à Mbuji-Mayi.

« Toutes les poursuites sans fondement à l’encontre des journalistes et des détracteurs pacifiques devraient être abandonnées. » suggère Human Rights Watch.

L’organisation laisse entendre que le gouvernement devrait aussi prendre des mesures concrètes; conformément aux instruments régionaux et internationaux des droits humains; pour protéger les journalistes et respecter la promesse de Félix Tshisekedi; de faire véritablement des médias un 4ème pouvoir.

Signalons que la RD Congo se place cette année à la 150e position, sur 180 pays au classement mondial de la liberté de la presse. « Une nouvelle législation devrait abroger les dispositions pénales réprimant la diffamation; et garantir que la véracité des faits et l’intérêt public constituent des moyens de défense dans les plaintes pour diffamation. » dit HRW.

Bertin Bulonza

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