Habitué aux réflexions qu’il propose à ses lecteurs, Magloire Paluku, Journaliste et Directeur Général de Kivu 1, un média de Goma en province du Nord-Kivu, a commenté ce qu’il voit comme un silence en cette période, de la part de certaines ONG de défense des droits de l’homme, pourtant très actives les années précédentes en République Démocratique du Congo.
QUE SONT DEVENUES LES ONG DES DROITS HUMAINS EN RDC ?
UN PAMPHLET DE MAGLOIRE PALUKU
Il y a deux ans elles étaient les plus célèbres, les plus médiatisées, les plus prolifiques
Il y a cinq ans elles voyageaient à travers le monde aux côtés des évêques et archevêques
Il y a quelques mois elles étaient parrainées par les religions et les ambassades
Il y a quelques temps elles étaient les références des titres des journaux et éditoriaux
Les Ong Congolaises de défense et de promotion des droits humains ; à la fois amies, consultantes, partenaires des Nations-Unies , citées dans des rapports des panels des intellectuels Africains semblent perdues et taiseuses depuis une année.
Certains responsables de ces Ong sont devenus aphones et leurs téléphones ne passent plus.
Les 220 Ong Congolaises de défense et de promotion des droits humains qui collaboraient avec les équipes occidentales, admirées pour leurs professionnalismes, se sont calfeutrées dans un luxueux silence dégonflant .
Les avocats défenseurs du peuple qui lisaient milles pages et qui étaient présents, sur tous les plateaux des télévisions, dans les studios des radios, dans les pages à la Une des journaux, dans des conférences internationales, dans des ateliers sponsorisés, dans des multiples groupes des réseaux sociaux…sont comme ensevelis dans des tombes bétonnées de la confusion.
C’est comme si la RDC est devenue un paradis retrouvé où aucun acte de violation des droits humains n’est plus commis ! Certes, les époques et les budgets des matraquages médiatiques sont passés de l’utilité à la satisfaction.
Il y a quelques temps les conférences hebdomadaires de la Monusco avec des bilans contre l’armée et la police Congolaise étaient presque des comptes rendus d’un gouvernement parallèle.
Il y a quelques mois manquer les Mercredis-Monusco, était une erreur administrative dans les rédaction et une faute professionnelle.
Il y a cinq ans aller poser une question à un ou une porte-parole de la Monusco, était un luxe provincial ou national d’un sectarisme risible.
Il y a deux ans tous les matins c’était comme une cogestion décriée, peinte sous des rapports comparatifs intéressés.
Mais alors, que sont devenues ces avocats, ses prêtres, ces hommes, ces femmes, ces jeunes, ces associations, ces organisations… ? La RDC a-t-elle cessé d’exister ?
Une voix vient du lointain en parlant d’un rapport moins médiatisé, mal commenté et pas productif : c’est la faute à Georges Soros. C’est la faute à Mike Hammer. C’est la faute au Cardinal Laurent Mosengwo C’est la faute au Cardinal Fridolin Ambongo. C’est la faute à l’Udps…La république n’est plus lucrative , certains acteurs défenseurs des Ong sont devenus défenseurs du nouveau régime. Les violations des droits humains ne payent plus ?
Magloire Paluku