Intervenons-nous

C’est un autre cri d’alarme du Docteur Denis Mukwege, le célèbre Gynécologue et prix Nobel de la Paix 2018 face aux massacres et atrocités qui se poursuivent à l’Est de la République Démocratique du Congo.

Pour Mukwege, médecin-Directeur de l’Hôpital de Panzi, la crise du Covid-19 ne doit pas nous faire oublier les atrocités qui se poursuivent dans l’indifférence à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).

« Nous ne devons pas oublier l’instabilité et la crise sécuritaire qui s’aggrave dans de nombreuses régions du pays. Les massacres sur les populations civiles déjà traumatisées par plus de 20 ans de cycles de violences et de conflits se poursuivent comme de simples faits divers, et passent encore davantage sous silence dans le contexte de la crise sanitaire que nous traversons. Nous condamnons fermement les tueries et les actes de violence extrême commis ces derniers mois dans la Province de l’Ituri, notamment dans les Territoires de Djugu et de Mahagi. C’est à juste titre que la Haut-Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme, Madame Michèle Bachelet, avait déclaré lors d’une visite officielle en Ituri au mois de janvier que ce type d’actes pouvait constituer des crimes contre l’humanité et que « cette tragédie a trop duré et doit cesser » dit le Docteur Denis Mukwege.

Mukwege rappelle que le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés rapportait le 8 mai qu’au moins 274 civils ont été tués et plus de 200000 personnes ont été forcées de fuir leur foyer durant ces trois derniers mois dans la Province de l’Ituri; une province désormais théâtre d’atrocités.

«Les massacres et les pillages se succèdent depuis le début de l’année et la population fait face à une vague de violence particulièrement odieuse et brutale : chaque jour, des civils innocents sont décapités, des femmes sont violées, des villages sont incendiés, entraïnant des déplacements massifs de la population de cette Province qui a déjà trop souffert de la guerre », s’indigne-t-il.

Un tableau des massacres, d’insécurité et de terreur

Dans la nuit de samedi à dimanche 17 mai, une vingtaine de personnes ont encore été massacrées à la machette à Djisa, en chefferie de Bahama Nord, dans le territoire de Djugu et parmi les victimes, on compte notamment des enfants, des femmes et des personnes âgées.

«Ces tueries largement attribuées à la milice CODECO risquent de provoquer la formation de nouvelles milices d’autodéfense et d’attiser encore les violences intercommunautaires si les forces de sécurité nationales et de la MONUSCO ne parviennent pas à stabiliser la situation » alerte «l’homme qui répare les femmes ».

Au Nord Kivu, des milices poursuivent également leurs exactions dans l’impunité. Les ADF ont encore massacré 7 personnes ce dimanche 17 mai à Kokola, à proximité de Beni, où près de 1500 morts sont imputés à ce groupe armé depuis 2014. 

Au Sud-Kivu, les armées rwandaises et burundaises se battent par groupes armés interposés dans les hauts-plateaux de Minembwe, détruisant tout sur leur passage.

Et dans le Tanganyika, les Zambiens  qui, jusque-là, avaient entretenu de bonnes relations de voisinage avec  la RDC, à l’instar de nos voisins de l’Est, ont récemment envahi notre territoire avec des conséquences sérieuses pour notre population ».

Pour Mukwege, «Il faut mettre fin à la violence. L’instabilité et les massacres à répétition ne peuvent rester sans réponse ».

Il rappelle que face au Covid-19, le gouvernement a montré qu’il peut faire preuve de volonté politique, et prendre les mesures de prévention qui s’imposent, et ainsi sauver des vies.

Rapport mapping

«Il y a urgence pour nos autorités à démontrer également une réelle volonté politique pour mettre fin à l’insécurité à l’Est de la RDC, et prendre les mesures nécessaires pour prévenir la non répétition des violences à grande échelle que notre population subit depuis plus de 20 ans. Les solutions existent. Elles ont notamment été listées dans les recommandations du Rapport Mapping du Haut-Commissariat des Nations Unies publié il y 10 ans : établissement d’un tribunal international pénal pour la RDC et/ou de chambres spécialisées mixtes, mécanismes d’établissement de la vérité, programmes de réparation, et réforme profonde des secteurs de la sécurité et de la justice » insiste Denis Mukwege.

Enfin, Dr. Mukwege insiste pour que le rapport mapping soit « déterré »  afin que les victimes de ces atrocités puissent avoir justice et réparations.

«Le temps est venu de déterrer le Rapport Mapping car les victimes d’aujourd’hui et d’hier ont droit à la justice, à la vérité, à des réparations et à des garanties de non renouvellement face à ces atrocités qui doivent tous nous interpeller et qui doivent susciter des actions fortes des autorités congolaises et de la communauté internationale », écrit-il dans son communiqué.

Gracieuse Wany S.

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Un commentaire

  1. Unique Bibentyo on

    C’est un du masonge ça un docteur forme et rempli de connaissances comme mukwenge ne peut pas se permettre de faire ça en pleine crise comme ça. Il a le souci de gens ou l’envi de satisfaire le dirigeant ? Est ce que la connaissance, l’amour du docteur se limite seulement au malade de l’hôpital de mpanzi? Tout ça sa montre combien y a de masonge dans ces travaux de corona. Un bon commendant malgré tout ce qui peut arriver il accepte de mourir avec son troupeau au champ de bataille.
    Le docteur aurait pensé mainte fois.
    Corooona!!!!!

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