Intervenons-nous

Après la découverte de deux corps sans vie dans la ville de Bukavu ce vendredi 13 mars 2020, retrouvés respectivement sur avenue Georges Defour (Nkafu) dans la commune de Kadutu et avenue Kangoma (Cikonyi) dans dans la commune de Bagira, la Société Civile urbaine a retracé un bilan de 14 corps sans vie, qui ont été retrouvés dans la ville de Bukavu en l’espace de deux mois.

Dans une note parvenue à Laprunellerdc.info, cette structure citoyenne titre : «Insécurité au Sud-Kivu : le Bureau urbain ne rejette pas les soupçons sur la  complicité de la police.»

En effet, indique Zozo Sakali, président de cette structure citoyenne, des sources proches de la population (à savoir des antennes, des sous noyaux et noyaux de la Société Civile), «s’étonnent du silence des autorités policières et judiciaires devant cette recrudescence de l’insécurité à Bukavu.»

Selon lui, il est inadmissible que l’on arrive à 14 corps sans vie, des paisibles citoyens ramassés en l’espace de deux mois seulement, soit du 13 janvier au 13 mars 2020, sans aucune communication de la part de ces derniers.

«La Société Civile s’indigne de constater que seuls les coins entourés par la Police sont concernés par le phénomène Corps sans vie. Par exemple Muhungu, Mosala, Kajangu, même Cikonyi qui héberge tous les formés et formateurs de la PNC, Cahi, ce sont les coins qui regorgent un bon nombre des policiers. L’avenue George Defour, où l’autre drame a eu lieu aujourd’hui, est entourée par quatre postes de la police, sans compter les patrouilleurs (FARDC, PNC…) qui ne fréquentent que ces lieux où l’on peut facilement trouver à boire et à fumer.» explique la Société Civile de Bukavu.

Pour appuyer sa thèse, Zozo Sakali s’interroge pourquoi on ne tue pas dans différentes autres contrées de la ville, où il n’y a pourtant pas de sous commissariat de la police.

«Pourquoi l’on ne tue jamais à Cikera, à Mulwa et à Buholo Kasha les quatre quartiers de la commune de Bagira qui n’ont pas des sous commissariat? Pourquoi on ne peut pas trouver un corps sans vie à Morthean, Elila, Sake, Kabono, camp S.O.S dans la commune de Kadutu? Pourquoi on ne rapporte pas pareil cas à Muhumba en commune d’Ibanda, qui n’a pas de commissariat?» s’interroge-t-il.

Même mode opératoire, déplore Zozo Sakali, mais aucun résultat d’une seule enquête rendu public. A part le silence des autorités provinciales, celui-ci se demande que font «les cellules d’investigation, les bureaux d’études, les conseillers, le Maire, Bourgmestres, qui devraient s’investir davantage dans cette problématique, pour trouver des solutions.

Museza Cikuru

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