Les Secrétaires Exécutifs provinciaux du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) dénoncent ce qu’ils qualifient d’« instrumentalisation de la justice à des fins politiques » par le pouvoir en place. Dans une déclaration rendue publique ce lundi 21 décembre 2025, ils accusent les autorités de multiplier les poursuites judiciaires sélectives, les arrestations arbitraires et les atteintes aux libertés fondamentales, visant principalement le président honoraire de la République et président national du parti, Joseph Kabila Kabange.
Les Secrétaires Exécutifs provinciaux du PPRD, principal parti de l’opposition, dénoncent un « détournement de la justice à des fins politiques » destiné, selon eux, à réduire au silence l’opposition et à discréditer son action sur la scène nationale. Cette position est contenue dans une déclaration officielle faite ce lundi 21 décembre 2025 et consultée par la rédaction centrale de La Prunelle RDC.
Selon Yvette Rubuye, secrétaire exécutive provinciale du PPRD au Sud-Kivu, cette prise de position intervient dans un contexte marqué par la multiplication des violences politiques, des poursuites judiciaires qualifiées de sélectives et des atteintes graves aux libertés fondamentales. Elle affirme que plusieurs accusations seraient « montées de toutes pièces » dans le but de nuire au président honoraire Joseph Kabila Kabange.

Dans leur déclaration, les responsables provinciaux du PPRD accusent le pouvoir en place d’instrumentaliser la justice, qu’ils considèrent comme un levier politique utilisé pour affaiblir et faire taire ses adversaires. Ils estiment que les procédures engagées contre Joseph Kabila Kabange sont politiquement motivées, reposent sur des accusations jugées infondées et traduisent, selon eux, un acharnement assumé.
Pour ces cadres du parti, ces poursuites ne viseraient pas uniquement l’ancien chef de l’État, mais également son camp politique et son entourage. Ils y voient une dérive préoccupante de l’État de droit en République démocratique du Congo.
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Les Secrétaires Exécutifs provinciaux dénoncent également une série d’actes qu’ils qualifient de graves violations des droits humains. Il s’agit notamment de la suspension jugée « arbitraire » de hauts cadres du parti, de l’interpellation et de la détention qu’ils estiment illégales de plusieurs leaders politiques, ainsi que de la vandalisation de la résidence de Joseph Kabila Kabange.

Ils évoquent aussi l’enlèvement nocturne du secrétaire permanent du PPRD, Emmanuel Ramazani Shadary, de son chargé de protocole Mwarabu Joseph et de son communicateur Maîtrisable Kamiselo. Selon la déclaration, ces derniers seraient détenus dans des lieux non connus.
Le PPRD rappelle par ailleurs des faits antérieurs qu’il juge tout aussi préoccupants, notamment la convocation et la détention prolongée jusqu’à des heures très tardives de la nuit, à la Cour d’ordre militaire de Kinshasa, du vice-président du parti, le professeur Dr Aubin Minaku Ndjalandjoko, du Secrétaire Permanent Emmanuel Ramazani Shadary, ainsi que du secrétaire permanent adjoint, Me Ferdinand Kamberhe. Ces responsables sont présentés comme de hauts collaborateurs du président national du PPRD.
« Ces pratiques rappellent les heures sombres que notre peuple croyait révolues », indique la déclaration, qui évoque un « véritable tournant » dans ce qu’elle qualifie de politique de répression menée par le pouvoir issu de l’UDPS et de l’Union sacrée. Le parti estime que cette répression prend aujourd’hui une ampleur qui dépasse tout entendement.
Par ailleurs, les secrétaires exécutifs provinciaux du PPRD dénoncent le silence qu’ils jugent alarmant des partenaires internationaux, du système des Nations unies, des organisations régionales ainsi que des mécanismes de protection des droits humains. Ils accusent ces acteurs de ne pas assumer pleinement leurs responsabilités morales, juridiques et préventives face à la dégradation rapide de l’État de droit en République démocratique du Congo.
Dans leurs revendications, les responsables provinciaux du PPRD exigent « la libération immédiate et inconditionnelle du Secrétaire Permanent du parti, le professeur Dr. Emmanuel Ramazani Shadary, ainsi que de tous les cadres du PPRD détenus arbitrairement ». Ils rejettent également « toute tentative d’intimidation visant à briser l’engagement politique » du président national du PPRD, Joseph Kabila Kabange, et appellent à « un sursaut national pour la restauration de la cohésion nationale, du respect de la Constitution et des libertés fondamentales ».
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Pour les signataires de la déclaration, « l’histoire retiendra que ceux qui tentent d’effacer un homme d’État par la persécution ne font que le rendre plus fort, plus résistant et plus rassembleur ».
Vinciane Ntabala

