L’organisation Célébrons le Courage de la Femme (CCF) a clôturé, ce lundi à Bukavu, les 16 Jours d’Activisme contre les Violences Basées sur le Genre (VBG) à travers une journée spéciale axée sur la paix, le commerce transfrontalier et l’autonomisation des femmes. L’activité s’est tenue au Centre Missionnaire Xavérien de Muhumba, en collaboration avec Alert International, partenaire technique du projet.
Cette rencontre s’inscrivait dans le cadre du projet « Mupaka Shamba Letu – Phase 2 », également connu sous l’intitulé « La frontière, notre gagne-pain », financé par l’Agence Suédoise de Développement International (ASDI/Sida) et la Direction du Développement et de la Coopération Suisse (DDC). Le projet vise à promouvoir la paix et la stabilité dans la région des Grands Lacs, en mettant l’accent sur le commerce transfrontalier comme levier de cohésion sociale et d’autonomisation économique des femmes.
Moment central de la journée, un panel de discussion a porté sur le thème : « Violences numériques dans le commerce transfrontalier face à la loi congolaise : quid de la responsabilité pénale ou de l’arrangement à l’amiable pour un commerce de paix ? »
Intervenant lors de ce panel, Maître Dyna Lona Kamuntu a alerté sur les dérives liées à l’usage abusif du numérique.
« Le numérique, mal utilisé, devient une arme silencieuse qui détruit les femmes commerçantes. Il est temps que la loi congolaise soit appliquée avec rigueur pour protéger les victimes », a-t-elle souligné.
Les échanges ont également abordé le rôle croissant du numérique dans la société, ses impacts sur la santé mentale des jeunes, ainsi que les opportunités et défis qu’il représente pour les femmes engagées dans le commerce transfrontalier.
À travers cette initiative, les organisateurs ont cherché à renforcer les capacités des jeunes entrepreneures et des femmes commerçantes, à encourager l’engagement communautaire dans la prévention des violences basées sur le genre, et à valoriser le rôle de la femme dans la construction d’un commerce pacifique, inclusif et équitable.
Les participantes sont reparties avec des outils pratiques et des enseignements concrets sur la justice sociale, le leadership féminin et l’utilisation responsable du numérique dans leurs activités économiques et sociales.
« J’ai appris que notre voix compte, même au marché. Et que le numérique, s’il est bien utilisé, peut nous protéger et faire entendre nos combats », témoigne Clarisse, une participante venue de Panzi.
Pour rappel, le thème mondial de l’édition 2025 des 16 Jours d’Activisme contre les Violences Basées sur le Genre était :
« Unissons-nous pour mettre fin à la violence numérique à l’égard de toutes les femmes et les filles ».
Eliane Mufungizi

