Au total, 153 jeunes, dont d’anciens membres de gangs impliqués dans des affrontements à Lubumbashi, ont été transférés ce lundi 15 décembre 2025 au Centre d’instruction et de formation de Kanyama Kasese, pour y suivre une formation paramilitaire sous la supervision du Service national.
Selon le gouverneur intérimaire du Haut-Katanga, Martin Kazembe, ces jeunes ont été mis à la disposition du Service national par les autorités provinciales afin de bénéficier d’un encadrement visant leur réinsertion sociale. L’objectif, précise-t-il, est de faire d’eux des « bâtisseurs de la nation » à travers l’apprentissage de métiers et la participation à des travaux d’intérêt communautaire.
S’adressant directement aux jeunes concernés, l’autorité provinciale a tenu à rassurer.
« Je suis venu vous réconforter. Vous voyez la tenue du Service national que vous portez : elle ne vous arrache pas la vie. On ne va pas vous tuer là où on vous amène. On vous y amène pour vous aider à apprendre différents métiers. Et quand vous aurez fini votre formation, vous reviendrez ici nous aider avec différents travaux. C’est beaucoup mieux que de rester au centre-ville, commencer à tracasser la population et ravir les téléphones d’autrui », a déclaré Martin Kazembe.
Dans ce premier groupe figurent 12 filles, mais aussi des jeunes volontaires, dont certains se sont présentés accompagnés de leurs parents. Toutefois, cette opération suscite des réactions mitigées au sein de la population de Lubumbashi.
Des habitants affirment que certains jeunes interpellés se déclarent innocents, dénonçant des arrestations jugées arbitraires. Ils estiment que, malgré leur absence présumée d’implication dans des actes de banditisme, des jeunes seraient appréhendés par les services de sécurité puis transférés à Kanyama Kasese.
Cette mesure s’inscrit dans la stratégie provinciale de lutte contre l’insécurité urbaine et les violences liées aux gangs de jeunes, un phénomène récurrent dans la ville de Lubumbashi ces derniers mois.
Trésor Wilondja