Plus de 100 chefs de promotions et responsables d’universités de Bukavu se sont engagés, samedi 6 décembre 2025, à devenir des relais actifs dans la lutte contre les violences numériques faites aux femmes et aux jeunes filles. Un engagement collectif pris à l’issue d’une conférence de sensibilisation organisée par l’Association des Femmes des Médias (AFEM), grâce à l’appui de la Direction du Développement et de la Coopération (DDC), dans le cadre de la campagne mondiale des 16 jours d’activisme.
Réunis à l’Université Officielle de Bukavu (UOB), les délégués de plusieurs établissements UOB, UCB, ISC, ISP, ISDR, UEA et ISTM ont promis de promouvoir un environnement numérique respectueux de la dignité des femmes.
Ils se sont notamment engagés à dénoncer et décourager le cyber-harcèlement, sensibiliser leurs pairs aux dangers des violences numériques, promouvoir de bonnes pratiques sur les réseaux sociaux, relayer les mécanismes de protection et de signalement.
Pour AFEM, cet engagement constitue une avancée importante : les leaders étudiants représentent une force stratégique pour diffuser des messages de prévention dans les milieux universitaires.
L’édition 2025 des 16 jours d’activisme adopte le thème : « Tous unis pour mettre fin à la violence numérique contre les femmes et les filles ».
Les agressions en ligne (cyber-harcèlement, traque numérique, divulgation de données privées, usurpation d’identité, discours haineux) prennent de l’ampleur, y compris à Bukavu.
Selon Nelly Adidja, chargée des programmes à AFEM, l’objectif de cette campagne est donc d’aider les jeunes à identifier ces violences et à protéger les femmes via des pratiques numériques responsables.
Trois experts pour renforcer les capacités des étudiants. Il s’agit de Clémence Nzita, experte en communication, qui a défini les formes de violences numériques, Loni Irenge, journaliste fact-checkeur, qui a présenté des outils pratiques de prévention et Honneur David Safari, enseignant en communication et Rédacteur en Chef de La Prunelle RDC, qui a insisté sur la responsabilité individuelle dans la création d’espaces numériques sûrs.
Il faut dire qu’avec l’intensification du conflit dans l’Est de la RDC en 2025, les violences basées sur le genre (physiques, psychologiques et numériques) se sont aggravées.
Les plateformes en ligne sont devenues des espaces de menaces, d’intimidation et de campagnes de diffamation, notamment envers les femmes et les jeunes filles.
Bien que le Code du Numérique de 2023 offre un cadre pénal pour sanctionner ces abus, les cas enregistrés continuent d’augmenter. D’où la nécessité de renforcer la prévention à la base, particulièrement dans les universités.
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L’activité s’est close par une performance artistique de quatre jeunes (deux filles et deux garçons) dénonçant les violences numériques et appelant à la solidarité.
Pour AFEM, l’engagement exprimé par les participants constitue un signal fort : la jeunesse de Bukavu veut être actrice du changement et contribuer à faire des réseaux sociaux des espaces plus sûrs pour les femmes.
Vinciane Ntabala

