Au moins 30 personnes ont été tuées dans les récents affrontements entre les Forces Armées de la RDC (FARDC-Wazalendo) et les rebelles du M23-RDF dans plusieurs groupements de la chefferie de Kaziba, en territoire de Walungu, au Sud-Kivu, selon la société civile locale ce mercredi 3 décembre 2025. La situation reste très tendue, avec des maisons et des églises détruites et la population plongée dans la peur.
Le bilan par groupement s’établit comme suit, selon la Société Civile locale :
- Muhumba : 13 morts
- Ifo, groupement de Bulumbwa : 10 morts
- Muchingwa : 3 morts
- Burhende : 1 mort
- Ngando : 3 morts
Parmi les victimes, on compte des femmes et des enfants, victimes collatérales de l’intensification des combats. La société civile locale rapporte notamment la tragédie de Nkungu, chef du village Ntumulo, qui a perdu quatre enfants.
Dans un message relayé par Denise Mukwege, il est rappelé qu’à la veille de la signature de l’Accord de Washington par les Chefs d’État congolais et rwandais, la guerre s’intensifie dans les Kivu.
Sur place, note Denis Mukwege, la population subit une immense souffrance et meurt comme des mouches sous les bombes des belligérants.
« A Kaziba, plus de 20 civils ont été tués le 2 décembre. Nos condoléances vont aux familles éprouvées. Il n’y aura pas de paix sans justice. Une enquête indépendante s’impose sans tarder pour traduire les responsables en justice et prévenir la répétition de ces atrocités sur les civils « , a dit Denis Mukwege le mardi dernier.
Le conflit dans l’Est de la RDC s’est intensifié le mardi 2 décembre 2025 le long des axes Katogota-Luvungi, Kaziba-Haut Plateau, Tshivanga-Hombo et Kasika-Mwenga. Chaque camp se renvoie la responsabilité des violences.
Dans un communiqué, l’Alliance Fleuve Congo-M23 accuse les forces coalisées du régime de Kinshasa, soutenues par des mercenaires et l’armée burundaise, d’avoir lancé des attaques sur des zones densément peuplées, faisant au moins 3 civils tués et 5 blessés, dont un homme, une femme et trois enfants à Kamanyola. Selon le M23, ces bombardements touchent autant les zones résidentielles que les lignes de front, et la situation se détériore « de minute en minute ».
De leur côté, les FARDC, par le Général-Major Ekenge Bomusa Efomi Sylvain, dénoncent la violation de la cessation des hostilités par le M23 et ses alliés rwandais, qualifiés de « coalition du mal ».
L’armée affirme que ces attaques visent à saboter les accords de paix de Washington et de Doha et mettent en péril les efforts internationaux pour la stabilité dans la région. Les FARDC appellent la population au calme, assurant que toutes les mesures sont prises pour contrer les velléités bellicistes du M23 et de ses alliés.
À l’heure actuelle, aucune source indépendante n’a pu confirmer le bilan exact des victimes dans plusieurs zones au-delà de Kaziba et les habitants vivent dans la crainte de nouvelles escalades. Cet épisode met en lumière la fragilité des accords de paix et la persistance de la tension militaire dans l’Est de la RDC, malgré l’implication de la communauté internationale, notamment des États-Unis et du Qatar, pour favoriser un retour à la stabilité.

