Le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), formation de l’ancien président Joseph Kabila, refuse de se conformer à la décision de suspension prise le 31 octobre par le ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, pour « atteinte présumée à la sécurité nationale ».
Malgré cette mesure, le Secrétaire permanent du parti, Emmanuel Ramazani Shadary, accompagné de Lucain Kasongo, a réuni les communicateurs du PPRD ce mardi 11 novembre à Kinshasa, de 14 heures à 18 heures. Une initiative perçue par plusieurs observateurs comme un acte de défi manifeste envers les autorités.
Dans un communiqué publié à l’issue de la rencontre, le parti affirme sa volonté de « défendre l’intégrité de la Constitution du 18 février 2006 » et dénonce avec force ce qu’il qualifie de « mauvaise gouvernance du régime en place ».
Le PPRD insiste également sur la nécessité de maintenir sa cohésion interne et se dit déterminé à préparer une « reconquête politique par la voie démocratique », comme l’a rappelé Ramazani Shadary aux participants.
La suspension du PPRD, ainsi que celle de 11 autres partis d’opposition, dont le LGD de Matata Ponyo, fait suite à leur participation au conclave de Nairobi organisé mi-octobre. C’est de cette rencontre qu’est née la plateforme « Sauvons la RD », qualifiée par Kinshasa de « mouvement insurrectionnel ». Le gouvernement a d’ailleurs saisi le Conseil d’État pour demander la dissolution des partis concernés.
Ce bras de fer accentue la tension politique en RDC. Plusieurs voix, notamment celles de Delly Sessanga ou encore de la Nouvelle société civile congolaise, dénoncent des « mesures arbitraires » et appellent au respect du pluralisme politique. De son côté, le gouvernement Tshisekedi défend sa position, estimant que la sécurité nationale doit primer sur les ambitions partisanes.
Pour de nombreux analystes, la poursuite des activités du PPRD malgré la suspension constitue une provocation calculée. Le parti historique semble tester la capacité du gouvernement à faire respecter sa décision sans aggraver davantage la crise politique.
La balle est désormais dans le camp des autorités.

