Chaque 23 septembre, le monde célèbre la Journée internationale des langues des signes, une occasion unique de rappeler l’importance de préserver, promouvoir et protéger l’identité linguistique ainsi que la diversité culturelle des personnes sourdes et malentendantes.
Proclamée en 2017 par l’Assemblée générale des Nations Unies dans sa résolution 72/161, cette journée vise à rappeler que les langues des signes sont des langues à part entière, tout aussi légitimes que les langues orales. Elles représentent un élément fondamental de l’identité culturelle et de la participation citoyenne des communautés sourdes.
Selon la Fédération mondiale des sourds, environ 70 millions de personnes sourdes vivent à travers le monde, dont 80 % dans les pays en développement. Ces communautés utilisent plus de 300 langues des signes différentes, chacune dotée de sa propre grammaire et de sa richesse linguistique.
À cela s’ajoute la Langue des signes internationale (LSI), un mode de communication gestuelle simplifié, utilisé lors des rencontres internationales ou dans les échanges informels.
Au-delà de la dimension linguistique, la Journée internationale des langues des signes met en lumière un combat universel pour les droits humains. La Convention relative aux droits des personnes handicapées affirme clairement l’égalité des langues des signes et des langues parlées.
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« L’accès à l’éducation, aux services de santé, à l’information et à la participation sociale passe nécessairement par la reconnaissance et l’usage de la langue des signes », rappellent les Nations Unies.
Le slogan retenu cette année est sans équivoque : « Rien de ce qui nous concerne ne peut se faire sans nous ». Il traduit la volonté des communautés sourdes de prendre pleinement part aux décisions et aux actions qui les concernent, après des décennies de marginalisation.
Les Nations Unies insistent : dans un monde qui valorise la communication mais ignore la langue des signes, c’est une part d’humanité de millions d’individus qui est niée.
À l’occasion de cette journée, l’ONU lance un appel fort aux gouvernements, institutions, écoles, médias et citoyens afin de favoriser l’apprentissage, la visibilité et l’intégration des langues des signes dans tous les aspects de la vie sociale.
« En défendant les droits linguistiques des personnes sourdes, nous défendons les droits humains dans leur universalité. La paix, la dignité et l’inclusion passent aussi par la reconnaissance de toutes les voix, y compris celles qui s’expriment avec les mains », concluent les Nations Unies.