Intervenons-nous

    Depuis plusieurs semaines, les habitants du quartier Cahi, dans la commune de Bagira à Bukavu, vivent sous la menace permanente des Wazalendo, dont les incursions armées se multiplient. Entre exécutions, incendies et menaces, la peur s’est installée jusque dans les quartiers voisins de Panzi (Ibanda), Nyatende, Cirhagabwa, Kasihe, Cimpwiji et même Igoki en territoire de Kabare.

    Le dimanche 21 septembre 2025, vers 17 heures, un drame a frappé l’avenue Kisangula, près du parking de Ngweshe. Ruphin, un motard d’une vingtaine d’années originaire de Cirhagabwa, a été abattu par balle alors qu’il tentait d’échapper à un groupe armé des Wazalendo. À ses côtés, une femme âgée a été blessée à l’épaule et hospitalisée d’urgence. Le jeune transportait des passagers quand il est tombé sous les balles, illustrant la brutalité aveugle qui frappe des civils sans défense.

    Lire aussi : 16 jours d’activisme : à Cahi (Bukavu), des organisations des jeunes parlent des violences faites aux femmes et aux filles

    Les habitants rapportent une série d’exactions : maisons incendiées, familles déchirées, enfants enlevés puis relâchés après captivité. Les Wazalendo accusent certains résidents de complicité avec l’AFC-M23, mais ce sont surtout des civils ordinaires qui en paient le prix. Quelques jours plus tôt, une famille de Cahi a vu sa maison réduite en cendres dans un incendie criminel attribué à ces miliciens.

    À Igoki (Kabare), une autre attaque similaire a renforcé l’insécurité. Les habitants disent ne plus se sentir en sécurité ni chez eux, ni dans les rues, ni même dans les écoles.

    Une vidéo devenue virale, tournée entre le 17 et le 19 septembre, montre un chef Wazalendo justifiant publiquement l’exécution d’un jeune homme au lieu-dit Musalaba, l’accusant de collusion avec le M23. Dans une autre déclaration, ce même chef menace enseignants, parents et élèves, promettant de mettre fin à toute scolarisation dans la zone.

    Ces violences plongent la population dans une panique généralisée. Chaque incursion signifie de nouvelles pertes humaines, des destructions de maisons et une angoisse permanente pour l’avenir des enfants. Les habitants de Cahi, Panzi, Nyatende, Cirhagabwa, Kasihe, Cimpwiji, Igoki, Muku et d’autres localités appellent avec urgence les autorités politiques, administratives et militaires à assumer leur rôle de protection.

    Lire aussi : Bukavu : la Société civile de Cahi plaide pour la réhabilitation de la route Essence-Maria Kachelewa

    Derrière ces faits se cachent des familles brisées et des rêves d’enfants fauchés. Les habitants réclament une réponse forte et humaine pour mettre fin à ce cycle de violences. Plus que jamais, Bukavu a besoin de retrouver sérénité, dignité et sécurité.

    Rédaction

    Share.
    Leave A Reply

    Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.