La ville de Butembo, au Nord-Kivu, a été totalement paralysée ce jeudi 11 septembre 2025 à l’occasion d’une journée « ville morte » organisée pour dénoncer les massacres récents dans les territoires de Beni, Lubero et en Ituri. Commerces, écoles, banques, sociétés de télécommunication, stations-services et transports en commun sont restés fermés ou inactifs tout au long de la journée.
À l’appel du Parlement débout de Furu et de la Véranda Mutsanga, les habitants de cette grande ville commerciale de l’Est de la RDC ont massivement suivi le mot d’ordre. Les galeries, boutiques, magasins et officines pharmaceutiques n’ont pas ouvert leurs portes. La plupart des élèves sont restés à la maison, tandis que les rares ayant rejoint leurs établissements ont été renvoyés par les chefs d’écoles.
Des altercations ont toutefois éclaté entre manifestants et forces de l’ordre dans plusieurs quartiers, notamment à Furu et Mutsanga. La police a eu recours aux gaz lacrymogènes et à des tirs de sommation pour disperser les foules et dégager les barricades. Les manifestants, de leur côté, ont répliqué par des jets de pierres. Selon les organisateurs, plusieurs blessés ont été enregistrés dans les rangs des protestataires.
Ce climat de tension intervient alors que la situation sécuritaire reste très préoccupante dans la région. Dans la nuit du lundi 8 au mardi 9 septembre, près de 90 civils ont été tués lors d’attaques attribuées aux combattants ADF dans les villages de Ntoyo (territoire de Lubero) et de Fotodu (territoire de Beni).
Ces nouvelles violences suscitent l’indignation et renforcent les appels de la Socivile et des mouvements citoyens en faveur de mesures urgentes pour mettre fin aux tueries répétées dans le Nord-Kivu et l’Ituri.