Au moins sept civils ont été abattus par des forces identifiées comme les rebelles du M23-AFC, vendredi 8 août 2025, à Kihito, un village du groupement de Binza, en territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). Selon des sources locales, les victimes, majoritairement des hommes, ont été criblées de balles dans les périphéries du village, notamment dans le bassin agricole de Buneza.
D’après les témoignages recueillis, cinq des personnes tuées étaient des machinistes exploitant le bois, accompagnés de leur patron. Les deux autres victimes sont un homme capturé alors qu’il se rendait à vélo à un mariage à Buramba, et un autre surpris dans ses activités champêtres. Les raisons de ces exécutions demeurent inconnues.
Les corps ont été récupérés le lendemain, samedi 9 août, par des habitants volontaires, après autorisation des cadres du M23, avant d’être inhumés vers 17 heures locales dans une atmosphère de vive émotion.
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« Sept personnes sont mortes ici à Kihito, tuées par les sanguinaires qui contrôlent aujourd’hui la zone. Ce sont tous des civils innocents », a confié sous anonymat un habitant.
Consécutivement à ce massacre, une vague de déplacements est signalée vers Kisharo, Kiseguro et Nyamilima, tandis que d’autres habitants se réfugient en Ouganda voisin.
Le groupement de Binza est frappé par une série de tueries depuis plusieurs semaines. En dix jours seulement, entre le 30 juillet et le 8 août, au moins 41 civils ont été tués dans les localités situées entre Kiseguro et Nyamilima, à la suite des affrontements entre le M23-AFC et les miliciens Wazalendo. Ce bilan s’ajoute aux plus de 300 civils assassinés en juillet dans les champs périphériques, selon plusieurs rapports, dont celui de l’ONU.
Pour les habitants, le choc et la peur restent omniprésents dans cette zone devenue un théâtre de massacres perpétrés, selon eux, par le M23-AFC avec le soutien de l’armée rwandaise.