Les autorités nationales de la République démocratique du Congo sont appelées à agir pour résoudre les nombreux problèmes qui affectent les régions de Kamituga et Mwenga au Sud-Kivu. Appel lancé au cours d’une marche pacifique qui a eu lieu ce lundi 9 décembre 2024 dans la ville de Kamituga. Une manifestation organisée par plusieurs organisations de la Société civile. Les problèmes évoqués sont principalement le délabrement avancé de la Route Nationale Numéro 2 et les pratiques d’exploitation minière à Mwenga.
Les manifestants ont exprimé leur mécontentement concernant l’état de la RN2, un tronçon clé reliant Bukavu à Kamituga et Kasongo dans la province du Maniema.
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La route, en mauvais état depuis plusieurs mois, pose de graves problèmes de transport, entravant le commerce et l’accès aux services essentiels.
Selon les manifestants, la situation est inadmissible, car cette Route Nationale devient impraticable sur une distance de 180 kilomètres, forçant les véhicules à rester bloqués pendant des mois.
Les manifestants ont également dénoncé l’exploitation minière illégale à Mwenga, qui, selon eux, se fait au détriment de la population locale, sans aucun bénéfice pour les habitants.
Le problème, qui a attiré l’attention des élus locaux au niveau de l’Assemblée nationale, est devenu un sujet de polémique. Les autorités congolaises sont accusées de fermer les yeux sur ces activités qui enrichissent certaines entreprises étrangères, tout en laissant les habitants de la région dans la pauvreté.
Dans leur mémorandum remis au Maire de Kamituga, les organisations ont exigé une intervention urgente des autorités nationales, notamment de la Première Ministre, Madame Judith Suminwa, pour résoudre ces problèmes. Elles ont également demandé le retour des limites du territoire de Mwenga et de Walungu dans la chefferie de Luindi, délocalisées en raison des activités minières chinoises.
« Ce qui se passe à Mwenga est inadmissible. Ailleurs, cela ne serait jamais toléré », a déclaré M. Fernandez Bulunda, Président de la Nouvelle société civile, lors de la lecture du mémorandum. « Les autorités doivent se réveiller et s’impliquer dans ce dossier, car ces régions semblent être oubliées par le gouvernement. »
Les manifestants ont aussi souligné « l’oubli » de ces territoires dans les budgets nationaux depuis 2019, ce qui accentue leur isolement et leur précarité.
La population de Kamituga et de Mwenga dépend largement de Bukavu pour son approvisionnement en vivres et en biens de première nécessité. Le transport reste également un problème majeur, les taxis et bus ayant du mal à atteindre ces zones, où seules les motos parviennent à circuler, au prix de risques accrus. Le coût d’un déplacement vers Bukavu peut dépasser les 150.000 FC, rendant l’accès à la capitale provinciale particulièrement difficile pour de nombreux habitants.
La marche, qui a démarré à Kalingi et a traversé plusieurs quartiers de Kamituga, s’est conclue sans incidents devant la mairie de la ville. Le maire a exprimé sa gratitude envers les organisateurs pour la bonne organisation de la manifestation et a promis de transmettre le mémorandum aux autorités compétentes.
Cette marche a attiré de nombreuses personnalités locales, et un large public s’est rassemblé pour soutenir les revendications des organisations de la Société civile, qui espèrent un changement rapide et durable pour les habitants de Kamituga et de Mwenga.
Mukamba Mulebelwa Big-Merci, à Kamituga