Dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences contre les femmes et les filles, une mobilisation sans précédent se tiendra ce jeudi 5 décembre 2024 à Cirunga, dans le territoire de Kabare.
Sous le thème « Riposter et se reconstruire après les violences », les femmes issues de diverses confessions religieuses, en collaboration avec la Commission Diocésaine Justice et Paix (CDJP) de Bukavu, appellent à la justice pour les victimes de justice populaire, notamment celles accusées de sorcellerie.
Cette initiative rassemble des femmes protestantes, catholiques, musulmanes, et d’autres confessions, dans le but de dénoncer les violences faites aux femmes.
En présence des autorités politico-administratives, de la notabilité locale, de membres de la société civile, des médias et de la communauté, l’objectif est clair : exiger justice et réparation pour les victimes, tout en condamnant fermement la justice populaire, une pratique souvent ciblée contre les femmes.
Selon l’abbé Justin Nkunzi, Responsable de la CDJP, cette rencontre sera une plateforme pour sensibiliser la communauté sur l’impact dévastateur de ces actes de barbarie, qui frappent injustement les femmes.
« Ce sera l’occasion de rappeler que les femmes, en tant que mères et éducatrices, sont les piliers de nos familles et méritent respect et protection », a-t-il affirmé.
Cette campagne intervient dans un contexte alarmant où les violences basées sur le genre, en particulier les accusations de sorcellerie, conduisent à des actes de justice populaire, souvent mortels.
À Kabare, des cas récents, comme le meurtre brutal d’une femme retrouvée près de la tombe du Mwami Kabare Rugemaninzi, illustrent l’urgence de cette lutte. Ces violences sont non seulement injustes mais également illégales, bien qu’elles restent répandues.
Les organisateurs considèrent cette mobilisation comme un moment à la fois symbolique et pédagogique pour mettre en lumière les conséquences des violences basées sur le genre.
Ils appellent à une solidarité renforcée pour protéger les droits des femmes et prévenir de nouvelles tragédies.
En dénonçant les préjugés qui alimentent la justice populaire, cette initiative aspire à transformer les mentalités et à promouvoir une société plus juste et inclusive.
À Cirunga, cette action incarne l’espoir d’un changement durable pour les femmes du Sud-Kivu et au-delà.