Dans une déclaration parvenue à La Prunelle RDC, le Révérend Pasteur Nicolas Kyalangalilwa, Président Fédéral du parti politique Leadership et Gouvernance pour le Développement (LGD) au Sud-Kivu, a exprimé son inquiétude et sa déception face aux récentes déclarations du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, concernant une possible modification ou révision de la Constitution.
Le leader politique, également pasteur, a affirmé avoir suivi avec « grande désolation » les prises de position du Chef de l’État, d’abord à Kisangani il y a deux semaines, puis récemment à Lubumbashi et Kipushi, où ce dernier a évoqué la nécessité de réexaminer certains aspects de la Loi fondamentale du pays.
« Il est particulièrement décevant de constater que celui qui a juré de défendre cette Constitution, en tant que garant de son respect, se retrouve à vouloir la changer, à vouloir l’amender », a déclaré Kyalangalilwa.
Pour lui, il est clair que ces déclarations cachent un objectif bien précis.
« Monsieur Tshisekedi cherche à obtenir un troisième mandat, ce qui est très dommage».
Il a rappelé que l’actuel président de la République était arrivé au pouvoir grâce à un soutien populaire qui s’était opposé fermement à l’idée d’un troisième mandat pour son prédécesseur, Joseph Kabila.
Le Révérend Pasteur Nicolas Kyalangalilwa a exprimé son désaveu face à ce qu’il considère comme une répétition des erreurs du passé.
« Il tombe dans la même dérive que son prédécesseur, Monsieur Kabila », a-t-il ajouté, soulignant que les intentions de Tshisekedi risquent de fragiliser le système démocratique en place.
Selon lui, l’opposition politique n’est pas l’ennemi du président, mais plutôt le peuple congolais, qui a adopté la Constitution de 2006 à une large majorité lors d’un référendum.
« La Constitution de 2006 a été ratifiée par le peuple congolais, et c’est ce même peuple qui s’opposera à toute tentative de modification pour permettre à un Président de se maintenir au pouvoir au-delà de ses mandats constitutionnels », a-t-il prévu.
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Kyalangalilwa a insisté sur le fait que la véritable opposition n’est pas seulement constituée des partis politiques, mais qu’elle réside également dans la volonté du peuple congolais de préserver la démocratie.
« Sa première opposition, c’est le peuple congolais, car c’est ce peuple qui l’empêchera de changer cette Constitution. C’est là où il se trompe et se fait des illusions. L’opposition ne fait que relayer la voix du peuple, et pour ce dernier, il n’y a pas de place pour des changements ou des modifications de la Constitution dans le but de s’octroyer un troisième mandat et de se pérenniser au pouvoir ».
Il a conclu son intervention en appelant Félix Tshisekedi à « faire attention quant à son avenir politique » et à respecter les principes démocratiques qui ont permis au pays d’entrer dans une nouvelle ère après des décennies de régime autoritaire.
Cette déclaration intervient dans un contexte politique tendu en République Démocratique du Congo, où la question du respect de la Constitution et des limites présidentielles continue de susciter de vifs débats.
Les partisans de la modification de la Constitution avancent l’idée que des ajustements sont nécessaires pour « protéger le pays », tandis que les opposants y voient une tentative de concentration du pouvoir et de prolongation indue des mandats présidentiels.
Ségolène Iranga, Stagiaire Université Catholique de Bukavu (UCB)