Les violences armées perpétrées par des groupes armés non étatiques continuent d’engendrer des déplacements massifs dans le territoire de Masisi, situé dans la province du Nord-Kivu. Au mois d’octobre, plusieurs affrontements ont été signalés dans cette région, en particulier sur les axes Sake-Masisi Centre, Sake-Bweremana et Kibarizo-Mpati, entraînant un important mouvement de population.
Dans un rapport publié par le Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA), il est précisé qu’à partir de la mi-octobre, des combats entre groupes armés à Kalembe et à Kahira, dans la zone de santé de Mweso, ont causé des déplacements massifs vers les territoires voisins de Masisi, Walikale et Rutshuru.
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De nombreux habitants ont trouvé refuge dans les localités de Walikale et dans d’autres zones de Masisi. Une grande partie des déplacés s’est réinstallée à Mweso, certains cherchant refuge dans des centres collectifs, tandis que d’autres sont hébergés par des familles locales.
À la date du 30 septembre 2024, la zone de santé de Mweso comptait déjà plus de 170 000 déplacés, selon la Commission des Mouvements de Population. Avec l’arrivée des nouveaux déplacés, ce nombre devrait continuer d’augmenter, engendrant des défis considérables, notamment dans le domaine sanitaire.
Une épidémie de rougeole a déjà touché 2 601 personnes à la fin du mois d’octobre, et 17.445 cas de diarrhée cholériforme ont été signalés. Le manque d’accès à l’eau potable dans plusieurs aires de santé est l’une des causes principales de cette augmentation des cas de diarrhée.
En réponse à cette situation, Médecins Sans Frontières (MSF) soutient la préparation d’une campagne de vaccination contre la rougeole dans la zone de santé de Mweso. Une mission conjointe, coordonnée par OCHA, a visité la région du 26 au 31 octobre 2024 pour évaluer les besoins humanitaires des déplacés.
Dans la zone de santé de Kirotshe, les affrontements armés se sont intensifiés depuis début octobre, affectant plusieurs villages.
Le 1er octobre, des organisations humanitaires en route vers Masisi Centre depuis Goma ont dû faire demi-tour en raison des combats entre l’armée congolaise et un groupe armé à Rutoboko, situé à 50 km de Goma.
Le 10 octobre, au moins sept civils ont été tués et six autres blessés ont été évacués vers une structure médicale à Minova, dans le Sud-Kivu.
D’après des sources humanitaires locales, environ 15.000 personnes ont été nouvellement déplacées à la suite de ces violences. Par ailleurs, les affrontements entre les groupes d’autodéfense dits Wazalendo, en coalition avec les FARDC, et les rebelles du M23, soutenus par leurs alliés, continuent dans le territoire de Walikale. Selon des informations de la société civile locale, ces affrontements se dirigent désormais vers Pinga, contraignant des milliers de personnes à fuir leurs villages pour trouver refuge dans des lieux jugés plus sûrs, où elles vivent sans assistance alimentaire.
Freddy Ruvunangiza, depuis Goma