Intervenons-nous

Depuis sa prise de fonctions à la tête du Sud-Kivu, le Gouverneur Jean-Jacques Purusi a marqué cent jours d’hypocrisie et de flatterie, selon les « Jeunes Pétitionnaires ». Dans un document d’évaluation de ses premiers mois à la tête de la province, ces derniers se posent la question : « C’est vous qu’on attendait pour développer le Sud-Kivu ou doit-on attendre un autre ? ».

Dans ce document, consulté par La Prunelle RDC, les signataires soulignent que l’arrivée de Purusi au gouvernorat avait suscité un grand espoir de développement, après la gestion critiquée de son prédécesseur. Cependant, ils estiment qu’en seulement cent jours, le Gouverneur a été rattrapé par l’image des pharisiens dans la parabole de Matthieu 23, 27-28, qui montre des individus paraissant bons en apparence, mais remplis de mensonges et de mal à l’intérieur.

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Loin de suivre les cinq grands axes de son programme — gouvernance transparente, emploi et relance du secteur productif, services sociaux de base et capital humain, et développement des infrastructures provinciales — présenté à l’Assemblée provinciale le 28 juin 2024, les jeunes pétitionnaires estiment que Jean-Jacques Purusi a rapidement déçu les attentes de la population. Selon eux, le Gouverneur se contente de flatterie et de discours creux, distrayant ainsi la population pendant que de nombreux problèmes continuent de ravager la province.

Parmi ces problèmes, la structure de jeunes s’inquiète de l’absence de clarté et de direction dans la gestion de la province, soulignant notamment la création d’un gouvernement provincial parallèle en Belgique, avec un bras de communication en Belgique et à Bukavu. Ils font également état des détournements de fonds : 5 millions de dollars, prétendument détournés par l’ex-ministre de l’AFDC-A, et 320.000 dollars destinés à la rétrocession des chefferies (ETD), qui auraient été remis sous forme de chèque sans provision aux territoires de Fizi, Uvira, Shabunda et Kalehe, en violation de la loi N°08/016 du 7 octobre 2008.

D’autres pratiques sont également dénoncées, telles que la surfacturation des frais d’hébergement de Purusi dans les hôtels de Modeste Bahati Lukwebo, en lieu et place de la résidence officielle, ainsi que la surfacturation des véhicules de son cortège, alors que la province dispose de son propre parc automobile.

Les jeunes pétitionnaires mettent aussi en évidence l’incapacité du gouverneur à mobiliser les recettes, constatant qu’il n’atteint même pas 30 % du potentiel fiscal de la province, malgré les ressources naturelles abondantes du Sud-Kivu — pétrole, gaz méthane, or, cassitérite, coltan, lithium, terres rares, rivières et grands lacs. « La province peine à générer 1,6 million de dollars, alors que la voisine Lualaba, avec des ressources bien moindres, génère plusieurs dizaines de millions de dollars par mois », ajoutent-ils dans leur bilan des 100 jours.

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Cent jours après sa prise de fonction, les jeunes pétitionnaires déplorent qu’aucun chantier n’ait été lancé et aucune pierre n’ait été posée par le gouvernement provincial. Purusi, selon eux, se contente de déambuler inutilement dans la province, dépensant les fonds publics dans des restaurants et sur la voie publique sous prétexte de proximité avec la population, mais avec des intentions teintées d’hypocrisie et de flatterie.

Sous prétexte de participer à un forum pour investisseurs, Purusi aurait également effectué un voyage en Belgique, à ses frais, pour rendre visite à sa famille (sa femme et ses enfants), une démarche qu’ils jugent inappropriée.

Face à cette longue liste de griefs, les jeunes pétitionnaires demandent au président de la République, en tant que garant du bon fonctionnement des institutions, de rappeler le Gouverneur à Kinshasa et d’y prendre des mesures.

Ils appellent également la justice à s’emparer des violations des droits et à interpeller le gouverneur. Ils sollicitent l’Assemblée provinciale pour qu’elle dépose une motion de censure contre le gouvernement, et appellent la population à rejoindre leur dynamique afin d’exiger son départ.

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« C’est lui ou doit-on attendre un autre ? », concluent-ils, affirmant que le Sud-Kivu doit impérativement attendre un autre Gouverneur pour son développement avant la fin de l’année 2024.

Il convient de rappeler qu’un rapport d’évaluation des 100 premiers jours du gouvernement provincial, intitulé « Purusimétrie », avait également dressé un bilan mitigé de Jean-Jacques Purusi dans plusieurs domaines, selon le mouvement Lutte pour le Changement (LUCHA).

Séraphin Mapenzi

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