Intervenons-nous

À l’occasion des commémorations des crimes de masse survenus il y a 25 ans à Mwenga, une localité située à 120 Kilomètres de Bukavu, le Docteur Denis Mukwege, Prix Nobel de la Paix et fervent défenseur des droits humains, a prononcé des paroles poignantes qui rappellent l’horreur de ces événements tragiques. Des femmes ont été enlevées, torturées et violées en public avant d’être enterrées vivantes par des forces du mouvement rebelle RCD, soutenues par le Rwanda.

En cette période de mémoire, Mukwege a exprimé sa solidarité avec les familles des victimes, en soulignant l’absence de poursuites judiciaires pour ces crimes atroces.

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« Nos pensées vont aux familles des victimes », a déclaré Mukwege, qui a consacré sa vie à défendre les droits des femmes et à dénoncer les violences sexuelles en période de conflit.

Il a rappelé que, comme le souligne le rapport Mapping de l’ONU, de nombreuses violations des droits humains restent impunies dans la région.

Pour lui, il est impératif que ces crimes ne soient pas oubliés et que leurs auteurs soient traduits en justice.

Mukwege a appelé les autorités de la République Démocratique du Congo à inviter formellement la Commission internationale pour les personnes disparues, basée à La Haye, afin de garantir une assistance technique pour sécuriser les sites de massacres et exhumation des corps des fosses communes.

« Offrir une sépulture digne aux défunts est essentiel pour permettre aux familles de faire leur deuil », a-t-il insisté.

En plus de l’importance de l’exhumation et de la restitution des corps, Mukwege a souligné que le recueil et la préservation des preuves sont cruciaux pour garantir des poursuites judiciaires efficaces contre les responsables de ces atrocités.

Il a évoqué la nécessité d’un processus de justice transitionnelle en RDC pour restaurer la confiance et favoriser la réconciliation dans la région des Grands Lacs africains.

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« Il n’y aura pas de paix durable sans justice », a affirmé Mukwege, rappelant que l’impunité des crimes de guerre et des violations des droits humains est une entrave à la stabilité et à la paix.

Sa voix résonne comme un appel urgent à la communauté internationale et aux dirigeants congolais pour agir et restaurer la dignité des victimes et de leurs familles.

Les commémorations de Mwenga sont une occasion de se souvenir des tragédies passées, mais aussi un moment crucial pour envisager un avenir où justice et dignité prévaudront.

Vinciane Ntabala

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