Le Front Commun pour le Congo (FCC) a exprimé son horreur et sa profonde consternation suite au massacre survenu au Centre Pénitentiaire et de Rééducation de Kinshasa (CPRK) dans la nuit du 1er au 2 septembre 2024. Selon les informations officielles, cette intervention des forces de l’ordre a causé la mort de 129 prisonniers, blessé 59 autres, et impliqué des actes de violence sexuelle à l’encontre de plusieurs femmes détenues.
Dans une déclaration officielle, le FCC a dénoncé l’attaque meurtrière, qualifiant l’utilisation d’armes létales contre des prisonniers non armés de « crime indicible ».
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« Une fois de plus, détournées de leur mission, les forces de défense et de sécurité ont frappé, à près de 2000 km du front, fauchant la vie, non pas des étrangers, ennemis du pays, mais des compatriotes. »
Le FCC a exprimé ses condoléances « les plus attristées aux familles éplorées » et sa « compassion profonde aux blessés et aux femmes victimes de viol ».
Cependant, la Plateforme soutenant l’ancien Président Joseph Kabila remet en question la crédibilité du bilan officiel, accusant le gouvernement de « cacophonie entre des versions contradictoires, des témoignages collectés par des ONG spécialisées, et des photos et vidéos des corps sans vie largement diffusées ».
Le FCC rejette le bilan officiel, le qualifiant de « sous-évaluer pour minorer la gravité de ce crime ».
Face à ces accusations, le FCC appelle à la formation d’une « commission d’enquête indépendante crédible » pour établir le nombre exact des victimes et identifier les responsabilités. Le communiqué précise :
« En tout état de cause, le FCC précise que, tout bien considéré, le Gouvernement doit être tenu pour premier responsable de ce drame innommable. »
Le FCC a également souligné que le gouvernement a manifesté une « négligence coupable » concernant les conditions de détention au CPRK (Makala).
La formation de Joseph Kabila rappelle que les conditions « dignes d’un camp de concentration » avaient été exposées par un journaliste lanceur d’alerte, mais que le gouvernement n’a fait que des « effets d’annonces creux » sans prendre de mesures structurelles adéquates.
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Ce massacre, selon le FCC, est la dernière d’une série de tragédies qui témoignent d’une « faillite du leadership » et d’un mépris total pour les droits humains.
Le communiqué souligne que ce drame est en ligne avec les « mots d’ordre clairs » donnés par le Président de la République le 26 juin 2023, et reflète une gestion où « la vie humaine est plus que jamais banalisée », avec une peine de mort « distribuée comme des petits pains ».
Le FCC appelle à une réforme immédiate du système pénitentiaire et à une réponse appropriée pour garantir que de telles tragédies ne se reproduisent pas.
« Il est impératif que des mesures soient prises pour garantir justice et dignité pour tous les citoyens congolais », conclut le communiqué.