Des agents et cadres de la Coordination Provinciale de la Protection Civile du Sud-Kivu dénonce la politisation, l’impasse et le désordre administratif au sein de la Coordination Provinciale de la Protection Civile au Sud-Kivu. Dans une correspondance adressée au Gouverneur de Province, ces agents mettent clairement en cause leur Coordinateur Provincial.
Le document consulté par La Prunelle RDC est écrit par des cadres et agents de la Coordination Provinciale de la Protection civile du Sud-Kivu bientôt 7 ans, désignés par une Commission d’Affectation Collective du Secrétaire Général du ministère de l’intérieur et notifiés par la Direction de Services Généraux et du Personnel du Secrétariat Général de l’Intérieur.
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Depuis le mois de mars 2023, ces agents et cadres affirment qu’ils ont été surpris d’un changement « inédit » à la tête de notre service en violation de toutes les règles régissant l’administration publique.
« A ce jour, nous constatons que notre service est en train de mourir en complicité avec certains de vos collaborateurs pour des intérêts égoïstes, privilégiant ainsi l’incompétence et l’imposture à la place de l’administration et la légalité ».
Dans cette correspondance, les agents et cadres de la Coordination Provinciale de la Protection Civile rappellent que leur service est technique et non politique, organisé depuis Kinshasa, du Secrétariat Général jusque dans les territoires. Ses missions sont déterminées par les Lois et Règlements du Pays ainsi que les engagements internationaux signés qui sont entre autres travailler pour l’anticipation, la prévention et la gestion des catastrophes.
« Malgré son importance au regard de sa mission, grande est notre surprise que ce service au Sud-Kivu est devenu un instrument politique de répression, d’exclusion et de triomphe d’antivaleurs, mis à la disposition d’un imposteur, sans qualités ni droit, ce dernier le transforme en un outil de tracasserie et de taxation jusqu’à exiger preuve à l’appui aux agents des assignations des montants qu’on doit lui apporter dans les débuts de boissons, faute de quoi, vous êtes viré et remplacé sans aucune forme de procès » dit le document.
Pourtant bénéficiaire de cette Commission d’Affectation du Secrétaire Général ayant installé les autres, le coordonnateur est accusé par les agents de minimiser le Pouvoir Central en affirmant que le Secrétaire Général n’a pas d’autorité sur les agents de la Protection Civile.
« Tout en ignorant catégoriquement que le Directeur National est sa hiérarchie, il signe et persiste que sa Protection Civile est provinciale, méprisant même les observations des partenaires qui nous accompagnent et qui pensent qu’il ne maîtrise pas le fonctionnement du service en décidant de l’isoler de l’architecture nationale. Dans le même ordre d’idées, cherchons à savoir en quelle qualité a-t-il procédé à de nouvelles nominations des agents en remplacement des anciens. Suite à ces violations flagrantes de textes légaux, vous constaterez que la Province cautionne l’imposture ce qui fait la honte au Service et à la Province en général ».
A ce jour, ces agents et cadres se posent la question sur la nature des actes qu’il continue à poser alors que l’arrêté irrégulier le nommant coordonnateur de la protection civile a été annulé par le Vice Premier Ministre de l’Intérieur et Sécurité qui a réintégré le coordonnateur régulièrement attitré à son poste.
« Présentement nous tous, collaborateurs et agents, nous ne savons plus à quel saint se vouer, de l’imposture et clientélisme jusque dans votre enclos et devant vous. Eu égard aux éléments ci-hauts soulevés, nous vous demandons Excellence Monsieur le Gouverneur de : dépolitiser notre service de la Protection civile comme c’est le cas dans d’autres Provinces pour le bien de la République et rétablir le respect des textes administratifs de la Protection Civile ; rétablir l’ordre administratif, en faisant respecter la décision du Vice Premier Ministre de l’Intérieur et Sécurité qui a fait triompher le droit à la place du clientélisme et des violations alarmantes des textes ; d’annuler toutes les décisions prises par cet usurpateur sans qualités ni droit et qui continue à poser les actes administratifs après l’annulation de sa désignation par le Vice Premier Ministre de l’Intérieur et Sécurité ».
Enfin, ces agents et cadres demandent au Gouverneur de le traduire en justice pour qu’il lui montre en quelle qualité il engage les agents, exige des recettes et exclut certains qui ne sont pas de son obédience.
« Excellence, nous refusons et désavouons cette imposture dans notre service, les catastrophes étant nombreuses, nous avons besoin de travailler pour notre peuple », conclut la correspondance.
Jean-Luc M.