Le Fonds des Nations-Unies pour la population (UNFPA) dit avoir intensifié ses interventions dans les provinces du Nord Kivu, Sud Kivu et Ituri, afin d’assurer une réponse plus efficace et à grande échelle.
L’agence onusienne qui a le lead de la santé sexuelle et reproductive, dit avoir également déployé une équipe d’urgence d’une douzaine de spécialistes, pour renforcer les services de santé sexuelle et reproductive et protéger spécifiquement les femmes et les filles, contre les violences basées sur le genre.
L’information a été donnée lors d’un café de presse tenu ce vendredi 11 août 2023 par UNFPA à Goma, avec les journalistes des villes de Goma, Bukavu et Kinshasa.
Kenneth Ehouzou, Représentant adjoint de UNFPA en RDC, a expliqué que UNFPA organise régulièrement des activités dans les cliniques mobiles au Nord-Kivu, et appuie les formations sanitaires au Sud-Kivu et en Ituri, dans lesquelles des services et informations sur la Santé de la Reproduction, Violence Basées sur le Genre (VBG) et Exploitation et Abus Sexuels (EAS) sont offerts gratuitement aux femmes et filles.
En plus, UNFPA fournit aux centres de santé des kits de santé sexuelle et reproductive afin d’améliorer les soins de santé et faciliter l’accès aux services de planification familiale et la gestion des maladies sexuellement transmissibles aux populations vulnérables.
Celui-ci ajoute que des femmes et des enfants ont été victimes de viols notamment, dus aux atrocités dans cette partie du pays. Face à cette situation, UNFPA a annoncé avoir mis en place une stratégie multi disciplinaire, axée sur l’accompagnement des victimes pour prévenir les atteintes liées aux exploitations et abus sexuels, mais également prendre en charge efficacement les victimes.
“L’ampleur des besoins exige une intervention d’une grande envergure et c’est pourquoi UNFPA et les autres agences humanitaires ont décidé d’un passage à l’échelle L3. La situation est préoccupante. Il y a par exemple une fille de 16 ans dans le camp de Bulengo, à la recherche du bois de chauffage dans la forêt avec sa mère et deux autres femmes, et qui sont tombées dans les mains des hommes armés, qui les ont toutes violées. De l’autre côté une mère de 6 enfants, fuyant les affrontements armés à Kitshanga, est aussi tombée dans les mains des hommes armés et violée devant ses propres enfants. Mais ce n’est pas tout. Une autre femme déplacée se trouvant à Bulengo, à cause de la vie qu’elle traverse au camp, lors de l’accouchement, elle n’a plus la force de pousser car elle a faim et n’a pas d’énergie. Nous faisons face à tous ces cas,” a déclaré M. Ehouzou.
Pour rappel, depuis juin 2023, le Comité permanent inter-agences (IASC) a activé le passage à l’échelle L3 du système des Nations Unies, pour répondre aux crises non couvertes et aggravées qui sévissent dans la partie Est de la RDC, depuis plusieurs décennies, et à laquelle s’ajoutent les épidémies et catastrophes naturelles. Une situation humanitaire fragile qui a poussé environ 6,29 millions de personnes déplacées et sinistrées vivant dans des conditions déplorables à l’Est du pays.
Bienfait Tumsifu depuis Goma